Dans la région des Hauts-de-France, une véritable révolution industrielle est en cours avec l'établissement de nouvelles gigafactories dédiées à la production de batteries pour véhicules électriques. Pour ce faire, les entreprises locales font appel à des experts asiatiques, rendant leur présence essentielle dans la formation des équipes françaises.
À Dunkerque, l'usine Verkor, qui sera inaugurée prochainement, s'appuie sur des spécialistes de Corée du Sud et de Malaisie pour perfectionner les compétences des employés locaux. De même, à Douai, chez AESC, des ingénieurs chinois accompagnent quotidiennement les nouveaux employés, garantissant ainsi une transition en douceur vers des méthodes de production adaptées à la demande croissante.
Ericka Redjimi, ancienne vendeuse de prêt-à-porter, témoigne de l'impact positif de cette collaboration : "C'est grâce à eux que je comprends le fonctionnement des machines. Même si j'utilise Google Traduction pour communiquer, leur aide est précieuse", confie-t-elle.
Les chiffres de production sont encourageants. D'ici 2026, AESC prévoit de pouvoir équiper entre 150 000 et 200 000 véhicules par an, tandis qu'ACC, à Billy-Berclau, affirme avoir considérablement amélioré ses performances de production. "Nous sommes maintenant à un niveau de production quotidien que nous atteignions auparavant par mois", déclare Yann Vincent, directeur général d'ACC.
Les collaborations avec des experts asiatiques ne servent pas uniquement à pallier le manque d'expérience. Elles sont également perçues comme un tremplin pour acquérir une autonomie industrielle. Selon Ayumi Kurose, directeur des opérations d'AESC France, "notre objectif est de rendre notre usine autonome d'ici fin 2026, grâce à cette transmission de savoir-faire".
Les témoignages des employés, tels que celui d'un ingénieur chinois d'AESC qui observe : "Mes collègues français travaillent dur, mais le manque d'expérience peut ralentir leur progression", illustrent l'importance de cette synergie. Ce transfert de compétences est primordial pour transformer les aspirations de souveraineté industrielle en réalité concrète.
Dans le cadre de l'évolution industrielle de la France, il est donc crucial de considérer ces partenariats, non seulement comme des mesures temporaires, mais comme des opportunités d'apprentissage. Comme mentionné par plusieurs experts dans le domaine, le soutien des nations asiatiques pourrait bien accélérer la transformation de la France en un acteur de premier plan dans le secteur des batteries électriques.







