Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement National (RN) de la Somme, a récemment lancé un projet surprenant : la réouverture des maisons closes en France. Ce modèle, selon lui, serait par les prostituées elles-mêmes, promouvant un fonctionnement coopératif. Un retour aux racines, mais sous une forme modernisée.
Lors d'une récente réunion de la commission des finances, Tanguy a partagé ses idées, affirmant que sa proposition de loi est en cours de préparation et bénéficiera du soutien de figures importantes du RN, notamment Marine Le Pen. Ces déclarations semblent s'inscrire dans une volonté de réguler la prostitution tout en assurant un cadre légal pour les travailleuses du sexe.
Le concept des maisons closes n'est pas nouveau en France. Ces établissements, interdisant certains aspects de la prostitution de rue, avaient notamment pour but de fournir un espace sécurisé pour les clients et les travailleuses. Pourtant, leur fermeture en 1946 a marqué un tournant dans la perception et la régulation de la prostitution.
Cette initiative soulève un débat complexe quant aux droits des travailleuses du sexe et à la façon dont la société perçoit la prostitution. Comme l'indique le sociologue spécialiste des questions de genre, Philippe de Launay, “la réouverture des maisons closes pourrait offrir une protection aux travailleuses, mais cela risque également de renforcer une certaine stigmatisation.”
La proposition de Tanguy a déclenché des réactions variées, allant de l'enthousiasme à la controverse. Les soutiens mettent en avant l'idée d'une plus grande sécurité et d'un cadre légal pour les travailleurs du sexe, alors que les critiques soulignent le risque de normaliser une exploitation déjà présente dans de nombreux secteurs.
D'autres pays comme les Pays-Bas ou la Nouvelle-Zélande ont adopté des modèles de réglementation plus libéraux, ce qui pourrait servir de référence pour la France. Cependant, le défi demeure : comment concilier protection des travailleuses et préservation de leur dignité ? En attendant, les débats autour de cette proposition ne font que commencer, et la société française reste divisée face à cette question épineuse.







