À l'heure où la guerre en Ukraine s'intensifie, un rapport publié par le Kiel Institute soulève de vives inquiétudes quant à la capacité de l'Europe à compenser l'arrêt de l'aide militaire américaine. Selon leurs recherches, les contributions de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni ont en effet augmenté, tandis que d'autres pays comme l'Italie et l’Espagne, enregistrent un fléchissement de leur aide.
Le rapport souligne que malgré un effort initial pour maintenir le flux d'aide, la dynamique a chuté depuis l'été 2025. Christoph Trebesch, à la tête de l'équipe de recherche, avertit : « Si cette tendance se perpétue, 2025 pourrait devenir l'année avec le plus faible niveau d'allocation d'aide à l'Ukraine depuis le début du conflit en 2022 ».
En chiffres, les dix premiers mois de 2025 montrent que 32,5 milliards d'euros d'aide militaire ont été engagés, principalement par des nations européennes. Cependant, il faudra que les alliés allouent plus de 9 milliards d'euros supplémentaires pour rejoindre la moyenne des années précédentes. Pourtant, de juillet à octobre, la moyenne mensuelle d’allocation n’a été que de 2 milliards d'euros.
La réaction des pays européens est inégale. Si la France et l'Allemagne se distinguent par des efforts soutenus, l'Italie a réduit son aide de 15 % et l'Espagne n'a octroyé aucun soutien militaire nouveau cette année. Dans un contexte d'incertitude politique, notamment avec l'éventuel retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, cette situation pourrait impacter gravement la continuité de l’éducation militaire en Ukraine.
Dans le même temps, la Commission européenne explore des options pour obtenir des fonds, notamment en mobilisant des avoirs russes gelés. Ce projet, bien qu'ambitieux, rencontre des résistances, notamment de la Belgique, craignant des répercussions de la part de Moscou. Les experts s’interrogent sur l'avenir de l’aide militaire européenne et son rôle crucial pour le soutien à l'Ukraine dans les mois à venir.
Cette situation illustre non seulement les défis budgétaires que rencontrent plusieurs pays européens, mais également un besoin urgent de réévaluation des priorités stratégiques face à la menace russe.







