Lille (AFP) – Dans une affaire qui souligne les enjeux du narcotrafic international, jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle ont été demandés par le parquet contre Abdelkader Bouguettaia, jugé à Lille. Ce dernier est accusé d'avoir orchestré l'importation de grandes quantités de cocaïne via le port du Havre, tenant les fils de son opération depuis Dubaï.
Lors de l'audience, les procureurs ont requis des peines de 9 à 15 ans de prison, avec une peine de sûreté de deux tiers pour deux des trois affaires évoquées. Pour la troisième, des doutes subsistent quant à la solidité des preuves, un des procureurs exprimant une réserve sur la culpabilité de Bouguettaia, qui avait déjà été condamné in absentia en 2023 à neuf ans.
Âgé de 38 ans et Franco-Algérien, Bouguettaia s'était établi aux Émirats Arabes Unis à la fin de 2019 et avait évité la justice française lors de ses précédents jugements en 2022 et 2024, où il avait écopé de peines similaires. Sa récente extradition en juin dernier a conduit à un nouveau procès, qui s'est tenu sur trois jours. Ce dernier devait examiner un total de trois tonnes de cocaïne, évaluées à environ 92 millions d'euros, saisies entre 2020 et 2021.
Les experts en narcotrafic soulignent que Bouguettaia représente une menace persistante. Selon un analyste, "il est évident que sa capacité de nuire n'a pas diminué; même à distance, il a continué à orchestrer des affaires de grande envergure". Une opinion partagée par le procureur, qui a qualifié Bouguettaia de "réfractaire et incorrigible", affirmant que dans de tels cas, il est impératif de "neutraliser" l'individu.
Avec cette procédure judiciaire, la France tente de renforcer son arsenal contre le narcotrafic, un fléau qui, selon un rapport du ministère de l'Intérieur, a connu une augmentation significative ces dernières années. La lutte contre la drogue demeure un enjeu crucial pour les autorités françaises, qui poursuivent sans relâche les réseaux criminels à l'échelle internationale.







