Deux ans après les inondations dévastatrices qui ont frappé Arques, dans le Pas-de-Calais, un riverain s'oppose fermement à la vente de son bien. La municipalité projette de raser des habitations à risque pour protéger le centre-ville de futurs désastres naturels.
"Voici ma maison familiale, un bien qui appartient à notre famille depuis plus d'un siècle". Christian partage son émotion devant les caméras de BFMTV, montrant avec fierté la bâtisse où il a grandi. Né dans la rue Henri Puype, il refuse de vendre sa maison, même après que des inondations massives ont dévasté la ville il y a deux ans. Au micro, il explique les travaux considérables qu'il a entrepris.
Détruire les habitations pour protéger le centre-ville des inondations
Lors des sinistres qui ont marqué Arques, l'eau a submergé les rues, atteignant des niveaux dramatiques. "J'ai tout refait, un nouvel escalier, les portes intérieures remplacées", témoigne-t-il, précisant que ces rénovations ont coûté environ 50 000 euros, dont 14 000 de ses propres économies. Malgré les pressions de la mairie pour quitter son logement et laisser place à une zone naturelle, Christian est déterminé à sauvegarder le seul héritage qui lui reste.
"J'ai tout perdu lors des inondations, il ne me reste que cette maison". En effet, l'État a planifié la destruction de 32 habitations, dont celle de Christian, dans le but d'éviter les inondations futures et de lutter contre les effets de l'urbanisation exacerbée. Cependant, l'octogénaire demeure le dernier propriétaire à résister à ce projet. La municipalité ne semble pas encline à procéder à une expropriation, une situation qui suscite des débats dans la communauté.
Alors que le climat devient de plus en plus capricieux, des experts s'inquiètent de la façon dont les administrations gèrent la prévention des inondations. Des initiatives telles que la revalorisation des zones inondables au lieu de les bétonner sont mises en avant par des urbanistes comme Martine Lefèvre, qui affirme que "l'approche systématique de la destruction ignorait des solutions durables". Il reste à voir si l'histoire de Christian encouragera une nouvelle réflexion sur la gestion des risques d'inondation à Arques et ailleurs.







