Le Rassemblement national (RN), fort de son ascension dans le Pas-de-Calais, se prépare à jouer un rôle clé lors des prochaines municipales de 2026. Depuis son succès dans des villes comme Hénin-Beaumont, le parti envisage de faire des avancées significatives dans des localités comme Harnes, où le candidat Anthony Garénaux déploie son programme en écumant les marchés et en recueillant les avis des habitants sur des questions cruciales telles que la sécurité et la culture.
Gagner Harnes, une ville de 12 000 habitants, pourrait permettre au RN de marquer une nouvelle victoire symbolique. Les conditions semblent favorables : un maire sortant à divers gauche qui ne se représente pas et une concurrence divisée. En effet, des tensions internes au sein de la gauche pourraient offrir une opportunité au RN de capitaliser sur la désillusion des électeurs envers les partis traditionnels.
Selon des analystes, cette stratégie de longue haleine, qui a déjà montré ses fruits lors des dernières législatives, pourrait transformer le paysage politique local. "La dynamique actuelle peut être comparée à celle qui a propulsé Steeve Briois à la mairie d'Hénin-Beaumont après 19 ans d'opposition", souligne un expert en sociologie politique de l’Université de Lille.
D’autres petites villes comme Grenay et Montigny-en-Gohelle pourraient également tomber sous l'influence du RN, boosté par un fort taux de participation prévu lors de ces élections. "Nous visons à établir une présence significative, avec un objectif de 40 listes dans le département", annonce Bruno Bilde, député du Pas-de-Calais, avec une assurance palpable.
Mais les plus grandes conquêtes pourraient avoir lieu dans des villes plus emblématiques comme Lens, capitale historique du Bassin minier. Là, le député RN Bruno Clavet se prépare à affronter le maire sortant Sylvain Robert (PS), laissant entrevoir une bataille électorale intense.
La gauche, ébranlée par des défaites récentes, semble préoccupée. "Lens est un symbole de lutte pour nous et sa perte serait un coup dur", admet Thierry Coulombel, premier secrétaire socialiste du département. Au-delà de Lens, des voix s’élèvent pour alerter sur la montée du RN dans des secteurs traditionnellement pro-gauche, attestant d'une évolution marquante des mentalités en raison de la conjoncture économique et sociale actuelle.
L'avenir politique du Pas-de-Calais pourrait être redéfini en mars prochain, avec des implications non seulement pour les petites communes, mais aussi pour le paysage politique national en général.







