En Nouvelle-Aquitaine, des centaines de familles se battent pour obtenir une place dans un Institut médico-éducatif (IME) ou un Institut thérapeutique et pédagogique (Itep). Selon les chiffres de l'Agence Régionale de Santé (ARS), au 1er octobre 2025, 834 nouvelles demandes sont en attente, un chiffre alarmant qui témoigne d'une hausse continue des besoins dans cette région.
Anne-Sophie Lavaud-Rousseau, directrice déléguée à l’autonomie à l’ARS, admet que l'organisation actuelle du service d’accueil manque de souplesse. Les délais d'attente peuvent s'étendre sur plusieurs années, ajoutant une pression supplémentaire sur les familles. "Il est essentiel de repenser l'accompagnement proposé, de le rendre plus adaptable aux besoins spécifiques de chaque enfant", affirme-t-elle.
Ce climat d'incertitude soulève des questions cruciales. Pourquoi le nombre de places est-il si limité ? La réponse est complexe : le rapport de l'Igas (Inspection générale des affaires sociales) pointe un manque de fluidité dans la coordination entre les divers établissements et les services dédiés. Sud Ouest souligne également la nécessité d'un décloisonnement des services pour améliorer l'accès.
Pour répondre à cette crise, de nouvelles solutions sont envisagées, notamment davantage d'hébergements adaptés et des accueils modulables (jour, nuit, temporaire). "Nous travaillons à une réforme qui devrait voir le jour en 2027, ce qui pourrait transformer la réalité actuelle et éviter des parcours de rupture", précise Lavaud-Rousseau.
Les familles, ainsi que les professionnels du secteur, espèrent qu'avec l'application de la réforme Serafin-PH, des moyens concrets seront mis en place pour améliorer l’accompagnement de ces enfants en situation de handicap. Les avis d'experts convergent vers une seule nécessité : il faut intensifier les efforts et réinventer les dispositifs d’accueil.
Ce chemin vers l'amélioration pourrait sembler lent, mais une chose est claire : tant que ces enfants resteront sans solutions adaptées, le combat pour leur inclusion et leur bien-être ne fera que commencer.







