Le Premier président de la Cour des comptes appelle à une gestion rigoureuse de la dette publique, essentielle pour éviter une spirale dangereuse.
La France est-elle vraiment en mesure de sortir de son quagmire budgétaire ? Pour Pierre Moscovici, cela reste possible, mais des efforts considérables sont impératifs. Cet ancien ministre était invité à l'émission Grand Jury sur RTL, où il a exposé ses préoccupations sur la situation actuelle.
Moscovici a souligné que le Parlement n'a pas réussi à voter un budget adéquat pour 2026, laissant en place une loi spéciale pour maintenir la continuité de l'État. Selon ses mots, "il est crucial d'avoir un budget sain", avec un déficit idéalement en dessous de 5 % du PIB. Sinon, la situation risque de devenir insoutenable.
Il a également averti que les efforts budgétaires ne peuvent être différés. "Les sacrifices d'aujourd'hui sont les impôts de demain; il sera difficile de faire passer des réformes durant une année électorale comme 2027", a-t-il précisé. Son constat est alarmant : cette dette se transforme en "boule de neige", augmentant constamment, menaçant de provoquer une véritable avalanche financière.
L'inquiétude autour de ce sujet est alimentée par des sondages récents qui montrent que la dette est désormais perçue comme une priorité nationale. Là où elle se classait autrefois 15ème dans les préoccupations des Français, elle est désormais dans le podium, traduisant une anxiété collective croissante concernant l’endettement de l'État.
En ce qui concerne le budget de la Sécurité sociale, Moscovici a exprimé une satisfaction mesurée. Bien qu'il soit heureux de voir le PLFSS voté pour la première fois depuis longtemps, il a néanmoins critiqué son déficit de 17,5 milliards d'euros, alors que le déficit global atteint 23 milliards d'euros, une situation qu'il juge "insoutenable". "Si cette tendance se poursuit, notre système de santé pourrait se retrouver dans une impasse financière générationnelle", a-t-il averti.
Ces préoccupations sont soutenues par l'économiste Jean-Marc Daniel qui souligne que des réformes structurelles sont nécessaires pour rétablir l'équilibre des finances publiques. Au-delà des simples chiffres, la gestion de la dette devient une question d'avenir pour toute la société.







