Dans un contexte économique tendu, le Sénat a décidé de soumettre l’Institut national de la consommation (INC) à une liquidation imminente. Cet organisme public, qui édite le fameux magazine 60 millions de consommateurs, pourrait disparaître, laissant un vide dans le domaine de l'information sur les droits des consommateurs.
Le projet de loi de finances pour 2026, actuellement en débat, prévoit la dissolution de l’INC, arguant d’une situation financière jugée "très dégradée". Un jugement contesté par les représentants syndicaux, qui estiment que les raisons avancées par le gouvernement sont "fallacieuses". Selon Lionel Maugain, délégué syndical CFDT à l’INC, un déficit de 719 000 euros enregistré en 2024 ne justifie pas une telle décision, et il dénonce une politique anti-consommateur qui se prolonge depuis des années.
Chaque année, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) alloue des subventions à l’Institut, avec une enveloppe pour 2026 de 10,34 millions d’euros. Toutefois, cette augmentation inclut des fonds destinés à faciliter les conséquences de la dissolution, laissant perplexes ceux qui défendent l'institut. La Cour des comptes a également soulevé des inquiétudes quant à l'adéquation de l’INC face aux pratiques numériques contemporaines, appelant à une stratégie globale d'information en cas de cessation du magazine.
Au-delà de la simple parution d'un magazine, l'INC représente un pilier du service public d'alerte. Alors que des voix s’élèvent pour défendre son rôle, des personnalités notables, dont l’économiste Julia Cagé et le député Éric Coquerel, ont signé une tribune dans Le Monde, décrivant la situation comme une menace pour le droit des citoyens à être informés et protégés.Les conséquences de cette dissolution pourraient être dramatiques. En effet, "93 % des Français connaissent 60 millions de consommateurs", affirme Maugain. La suppression de cet établissement pourrait priver les Français d'un outil essentiel d'information. Alors que le débat perdure, il est crucial de rappeler que l’Assemblée nationale a encore son mot à dire. En commission des finances, la proposition de liquidation a été unanimement rejetée, maintenant en suspens le futur de cette institution emblématique. Le dilemme reste : préserver un service public vital ou céder à une dynamique de réduction de coûts au détriment des droits des consommateurs.







