Partout en France, les clubs de baignade en eau froide connaissent un essor sans précédent. De Granville à Dunkerque, de nombreux passionnés brave les températures hivernales pour plonger dans des eaux fraiches, avec des températures parfois aussi basses que 7 °C. Nathalie, une Rennaise de 51 ans, témoigne : "Il y a une telle euphorie quand on est dans l’eau froide, ça crée du lien, c’est bon pour ma santé et mon moral !".
Ce phénomène, qui atteint un pic de popularité chaque 1er janvier, a attiré l’attention des experts de la santé. D’après Sophie François, anesthésiste au CHU de Huy, les bains froids peuvent renforcer le système immunitaire et atténuer les douleurs articulaires. Cependant, elle met en garde contre les risques : "Il est crucial de commencer avec des températures douces et de ne jamais plonger seul." Ce conseil est corroboré par des incidents tragiques récents, notamment la baignade de Noël sur la côte anglaise, où deux nageurs ont disparu.
À Dunkerque, le traditionnel "bain des givrés" attire chaque année plus de participants. "Il y a un engouement incroyable, des gens de tous âges veulent rejoindre nos activités", confie Marie-Anne Gaschard, l'une des organisatrices. En effet, il y a une forte demande, et de nombreux clubs, comme les "Pingouins" à Dieppe et les "Dauphins" à Biarritz, observent un afflux de nouveaux membres.
Les raisons de cette fascination sont variées. Anne Radovic, fondatrice de l’association Au bain quotidien à Granville, souligne que la pandémie de Covid-19 a poussé les gens à se reconnecter avec la nature. Ce besoin de communion avec l'environnement, couplé à l'appui croissant des réseaux sociaux, a propulsé ces baignades en pleine tendance.
Les urbanites ne sont pas en reste. À Paris, le collectif des Ourcq polaires a même redynamisé une Coupe de France de nage en eau froide, et une nouvelle tendance émerge : des sessions de bains glacés en milieu urbain, comme celles proposées par l’Ice club près des Grands Boulevards. Ces expériences sont conçues pour défier le mental tout en intégrant des éléments de bien-être physique.
Cependant, il est important de noter que cette pratique peut devenir addictive. Laurent Sitbon, fondateur des Ourcq polaires, évoque un sentiment de "shoot" ressenti après une baignade. Mais attention aux excès; le fait de plonger pour le défi plutôt que pour le bien-être peut présenter des dangers. Les experts insistent sur la notion de "l’afterdrop", un refroidissement corporel pouvant survenir jusqu’à une heure après la sortie de l’eau.
Pour ceux qui souhaitent explorer les plaisirs des bains froids, il est recommandé de commencer par une simple douche froide le matin. Moins spectaculaire, ce geste quotidien est sans risque et présente déjà des bienfaits. Les clubs de baignade en France continuent d'attirer de nouveaux membres, transformant ce qui était jadis un simple défi en un véritable mode de vie pour de nombreux Français, en quête de bien-être et de connexion avec leur environnement.







