Depuis la mise en service du logiciel de gestion de la circulation des tramways nantais, développé par Navocap, une filiale de la RATP, la situation devient alarmante. Des conducteurs signalent des erreurs de géolocalisation et des communications défaillantes avec le centre de régulation, entraînant des incidents potentiellement dangereux, comme le rapporte Presse-Océan.
Cette technologie, commandée en 2020 et qui devait être le fer de lance d'une modernisation attendue, semble avoir bien des lacunes. Le système, mis en test sur un tram en 2024, a dévoilé une multitude de bugs, notamment des trams qui apparaissent comme « fantômes » sur les écrans de contrôle, rendant ainsi la tâche des régulateurs particulièrement complexe.
« Lors de la transition, nous avons imaginé que ces problèmes étaient simplement liés à un démarrage un peu chaotique », explique Didier Sauvêtre, délégué syndical CFDT pour la Semitan. Toutefois, à mesure que les trams de la ligne 1 adoptaient ce nouveau système, des défaillances cruciales ont émergé, provoquant l'inquiétude des syndicats qui ont multiplicité les alertes. Ces dernières pointent non seulement des risques physiques mais aussi une pression psychologique croissante sur les conducteurs.
Une situation intenable pour les conducteurs
Les chauffeurs, confrontés à une communication inconstante avec le PC de régulation, se retrouvent souvent dans l'incertitude totale, relatant une expérience de travail de plus en plus stressante. « Rouler à vue est peu confortable, surtout quand on ne sait pas ce qui peut se trouver derrière le prochain virage », affirme Olivier Le Grontec, directeur de la Semitan.
Au sein de l'opérateur, les professionnels de la régulation ont reçu une prime mensuelle de 116 euros pour compenser leur gestion du stress accru. Cependant, plusieurs chauffeurs évoquent leur intention de renoncer à leur habilitation tramway, selon les informations d'Ouest-France.
Le montant engagé pour ce système s'élève à 7,4 millions d'euros, et la Semitan ne compte pas le verser intégralement tant que les fonctionnalités fondamentales ne sont pas opérationnelles. « Nous négocions actuellement une sortie de contrat avec Navocap, tout en évaluant les pénalités à appliquer », conclut Le Grontec.
Avec une transition vers un nouveau logiciel prévue pour durer au moins deux ans, la Semitan devra urgentement relever le défi de garantir la sécurité et le bien-être de ses employés ainsi que des usagers, alors que les critiques sur la gestion technologique ne se tarissent pas. Les experts en transports publics s'accordent à dire qu'une gestion efficace et fiable est primordiale pour la confiance des usagers et la fluidité du réseau.







