Emmanuel Macron reprend ce mercredi son tour de France, cette fois en Bretagne, pour discuter de la régulation des réseaux sociaux et de la lutte contre la désinformation. Cette étape à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, intervient dans un contexte de controverse liée à ses récents propos sur la labellisation des médias.
La rencontre, prévue dans l'après-midi, s'inscrit dans une série de débats avec la presse régionale, déjà organisés à Toulouse, Arras, et Mirecourt. Le président de la République souhaite explorer les enjeux de "la démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes". La prochaine étape de ce tour se tiendra à Marseille, prévue pour la semaine prochaine.
Macron évoque l'idée de repenser la législation actuelle pour mieux encadrer les réseaux sociaux, qui, selon lui, échappent pour l'instant aux lois régissant les médias traditionnels. Il aspire à des décisions concrètes d'ici début 2026, bien que plusieurs pistes aient déjà été évoquées.
Parmi ces propositions, son soutien à une initiative de labellisation des médias, visant à distinguer les sources d'information respectant des normes déontologiques, a provoqué une polémique. Lors d'une intervention à Arras, il a affirmé : "On va tout faire pour que soit mis en place un label", tout en précisant que cette démarche ne relevait pas de l'État.
Cette déclaration a suscité un tollé, notamment le 30 novembre dernier, lorsque le Journal du dimanche a évoqué un risque de "dérive totalitaire", comparant cette initiative à un "ministère de la Vérité", comme dans le roman de George Orwell. D'autres médias et figures politiques, principalement de la droite et de l'extrême droite, ont également exprimé leurs inquiétudes quant à une potentielle censure gouvernementale au service de l'exécutif.
Face à cette réaction, Emmanuel Macron a réaffirmé en conseil des ministres qu'il n'avait jamais envisagé d'instaurer un "label d'État" ni un "ministère de la Vérité", comme l'ont rapporté des sources gouvernementales, dont Maud Bregeon, porte-parole du gouvernement.
Dans un tweet officiel, le compte de l'Élysée a également déploré que la simple évocation de la lutte contre la désinformation engendre elle-même de la désinformation, ciblant plusieurs opposants et commentateurs tels que Bruno Retailleau, président des Républicains, et le journaliste Pascal Praud de CNews.
À Saint-Malo, en plus de la désinformation, Macron abordera également les conséquences des fausses informations en matière climatique, coïncidant avec le dixième anniversaire de l'accord de Paris sur le climat. Selon des experts en communication, cette double approche sur la désinformation et le climat souligne l'urgence d'instaurer un dialogue constructif sur ces enjeux cruciaux.







