En décembre 2024, Romuald Seels a été confronté à un motard pratiquant un rodéo dangereux au skatepark municipal. Dans un contexte de sécurité publique préoccupant, cet élu a décidé d'agir, persuadé de devoir protéger ses administrés.
Après avoir tenté d'engager un dialogue pacifique avec le motard, la situation a rapidement dégénéré. Seels raconte que le jeune homme a commencé à l'insulter avant de l'agresser physiquement en lui donnant un coup de coude dans le cou. Pour se protéger et faire reculer le motard, le maire a alors sorti un pistolet de détresse qu'il avait dans sa voiture, sans jamais le pointer directement sur la personne. Selon lui, cette action a eu un effet immédiat : le jeune homme s'est montré moins agressif et se serait même vu aider à quitter les lieux. Cependant, la situation a pris une autre tournure lorsque le motard a déposé plainte, affirmant que le maire l'avait menacé avec l'arme.
Une décision qui divise
Le procès, qui s'est déroulé un an plus tard, a conduit à la condamnation de Romuald Seels à verser une amende de 1 000 euros pour violences réciproques, ainsi qu'à une indemnisation de près de 500 euros au motard. Cette décision a profondément divisé l'opinion publique à Venette, une commune de 2 700 habitants. Alors que certains habitants estiment que le maire a agi pour défendre la sécurité publique, d'autres s'interrogent sur ses méthodes et sur la légitimité d'utiliser une arme, même un pistolet de détresse.
« Je suis là pour défendre mon territoire, mais je comprends que ma méthode ait pu être jugée inappropriée », a déclaré Seels après sa condamnation. Cette affirmation souligne la complexité de la situation dans les petites communes où les édiles se retrouvent souvent démunis face à des comportements déviants.
Les responsables syndicaux, comme Thierry Clair de l'Unsa Police, rappellent que le rôle du maire ne doit pas inclure des interventions qui nécessitent l'assistance de forces de l'ordre. Pour eux, contacter la police aurait été la voie à suivre pour gérer ce type de situation.
En conclusion, cette affaire soulève des questions sur les limites de l'intervention citoyenne et le rôle des maires dans des contextes de sécurité de plus en plus tendus en France. Le débat reste ouvert alors que d'autres incidents similaires se multiplient dans les communes françaises.







