Un week-end mouvementé à Saint-Pol-de-Léon dans le Finistère a conduit à une course-poursuite spectaculaire pour les forces de l'ordre. Trois hommes, âgés de 20, 40 et 50 ans, ont été jugés après avoir défié les gendarmes dans une expédition nocturne marquée par une consommation excessive d'alcool.
« Ce que disent les gendarmes, ce sont que des mensonges ! » a exprimé l'un des prévenus avec véhémence lors de l'audience au tribunal de Brest. Le juge Xavier Jublin, visiblement exaspéré, a dû rappeler à l'ordre le mis en cause.
Le moment clé de cette affaire a eu lieu durant la nuit du 27 au 28 décembre : le conducteur, apercevant une patrouille après avoir uriné sur une voiture, s'est mis à fuir avec ses passagers. Les gendarmes ont rapidement engagé une poursuite qui s'est matérialisée sur environ vingt kilomètres, allant d'abord à contresens sur une voie express avant de s'engager dans des champs, éparpillant des objets au passage, créant une scène d'un chaos digne d’un film d’action.
Les deux passagers masculins ont finalement pris la fuite à pied, laissant le conducteur être coincé par des véhicules de gendarmerie. Déplorant l'absence de respect des règles, plusieurs gendarmes ont été appelés en renfort, avec des témoignages faisant état de tentatives de collision intentionnelle de la part du conducteur. Une gendarme a même fait référence à une sorte de « ballet d'autos tamponneuses » pour décrire l'issue de cette cavale, qui a causé des blessures à plusieurs membres des forces de l'ordre.
Un des gendarmes, ayant servi plus d'une décennie, a partagé son choc : « J’avoue qu’en plus de dix ans de métier, j’ai rarement eu une intervention comme celle-là. » Les effets d’un simple contrôle routier ont pris une tournure inattendue et dangereuse.
Après enquête, il a été révélé que le véhicule était volé et que l'un des passagers avait un mandat d'arrêt pour purger une peine de trois ans. Ce dernier a, de plus, débattu du traitement qu'il a reçu en garde à vue, où il a subi des violences. Les témoignages du funeste repas alcoolisé ayant précédé la poursuite ont été cités comme point de départ de cette spirale de folie : « On avait bu, et j’avais pas le permis, donc on a voulu s’enfuir », a admis le conducteur.
Les répercussions judiciaires ont été sévères, avec des peines de prison allant jusqu'à quatre ans ferme pour les principaux concernés, énoncées par le ministère public, accentuant la tendance alarmante du refus d’obtempérer. Les défenseurs, tentant d'amoindrir la culpabilité de leurs clients, ont rappelé que des violences avaient été vécues des deux côtés, lançant ainsi un débat sur les interactions entre civils et forces de l'ordre dans des situations de crise.
À l'issue des débats, le tribunal a délivré des peines allant de 15 mois à quatre ans de prison, et le ton amer du prévenu partant de la salle a résonné : « J'espère que le journal ne mettra pas mon nom ! » Ce cri de désespoir n'est que le reflet des tensions croissantes entre les autorités et les citoyens dans une France en mutation.







