Tempête Benjamin : la désillusion d'une productrice de roses face à son indemnisation dérisoire

Une productrice de roses livrée à la tempête et à une indemnité dérisoire.
Tempête Benjamin : la désillusion d'une productrice de roses face à son indemnisation dérisoire
Sans électricité pendant plus d’une journée, la productrice artisanale a perdu son stock de pétales congelés et son principal revenu des fêtes de fin d’année. Midi Libre - JEROME MOUILLOT

La Roseraie du Cade, située à Lacoste, fait face à une tragédie après la tempête Benjamin, survenue le 23 octobre. Chantal Von Braun, la productrice, a perdu la quasi-totalité de son stock de pétales de roses, évalué à 5 000 euros, en raison d’une coupure d'électricité de 27 heures. Découragée par la situation, elle a décidé d’organiser une collecte solidaire sur Leetchi pour tenter de compenser ses pertes.

Une indemnisation dérisoire

Le verdict d’Enedis, publié début décembre, n’a pas apporté le soulagement escompté. L'indemnisation de 180 euros a laissé Chantal perplexe. "C’est royal", ironise-t-elle, résumant ainsi son amertume face à cette décision. Elle nous confie : "En tant qu’agricultrice, je lutte déjà contre des conditions climatiques difficiles. Se battre contre ce type de groupe public est tout aussi épuisant".

La cagnotte ouverte sur Leetchi a permis de récolter environ 2 600 euros, représentant à peine la moitié de ses pertes. Des voix, telles que celles de l’association locale des producteurs, soulignent l'ampleur de cette injustice et appellent à une réévaluation des procédures d'indemnisation.

Réponse d’Enedis

Contacté par nos soins, Enedis a exprimé sa compréhension face aux difficultés rencontrées par les acteurs locaux, affirmant que l'indemnisation est "un dédommagement forfaitaire basé sur la puissance souscrite", et non une assurance. Les responsables comprennent les enjeux et reconnaissent l'impact de la tempête sur les exploitants agricoles, mais précisent que "cela fait partie de la réglementation en vigueur".

Avec des coûts d'assurance qui pourraient atteindre plusieurs centaines d'euros par mois, Chantal refuse d'envisager cette option. Les dangers liés aux événements climatiques selon les experts rendent son projet d'exploitation particulièrement vulnérable. D’ailleurs, lors d'une réunion récente, Enedis a discuté de l'installation de groupes électrogènes pour protéger d'autres exploitants dans la région.

Vers une amélioration des infrastructures

Le 23 octobre, la coupure d'électricité a également soulevé des questions sur l'état des lignes électriques dans la région. Enedis a annoncé qu'une étude serait menée en 2026 pour évaluer la nécessité de renouveler la ligne aérienne reliant Lacoste à Clermont-l'Hérault. Ce programme pourrait significativement améliorer la fiabilité du réseau électrique local.

Conditions d'intervention difficiles

"Face à la tempête Benjamin, nous avons mobilisé 150 techniciens et des moyens exceptionnels pour rétablir l’électricité dans les zones touchées. Les interventions ont été retardées par des vents violents qui rendaient toute opération en hauteur dangereuse", ont déclaré les représentants d’Enedis.

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