Dans un récent rapport, le think tank Terra Nova a alerté sur la nécessité d'adopter des mesures radicales pour stabiliser la dette publique française, actuellement à 115,6 % du PIB. Ils estiment qu'il faudra réaliser des économies annuelles comprises entre 100 à 120 milliards d'euros pour maintenir le ratio de la dette à un niveau soutenable de 120-130 %.
Guillaume Hannezo, professeur associé à l'École normale supérieure et auteur de ce rapport, a souligné que cet effort imposera à tous de faire des sacrifices. Il a cité l'exemple de pays européens comme l'Italie et la Grèce, qui ont dû se plier à des mesures d'austérité sévères pour redresser leur économie. Selon lui, la France doit envisager des ajustements significatifs, notamment une réduction des dépenses publiques.
Le document propose deux leviers principaux : d'une part, la réduction des dépenses liées aux retraites, tout en préservant les pensions les plus modestes ; d'autre part, l'augmentation de la TVA ou de la Contribution sociale généralisée (CSG), des impôts modérés mais payés par le plus grand nombre. Ce processus de redressement économique devrait également inclure un effort financier de la part des plus riches et des entreprises, avec des contributions temporaires estimées entre 10 et 15 milliards d'euros.
De plus, Hannezo souligne que compenser les pertes de recettes fiscales est crucial pour éviter que le paiement des intérêts sur la dette ne devienne un nouveau fardeau. "Pour un ajustement de cette ampleur, chaque acteur économique devra faire sa part. Nous ne pouvons entraîner des changements sans un effort collectif", a-t-il déclaré.
Des économistes et des responsables politiques réagissent à ces recommandations avec prudence. Certaines voix, comme celles du rapport de l'Institut Montaigne, mettent en avant l'urgence de réformer le système des aides sociales et des allocations, sans pour autant négliger les risques d'une telle austérité.
Cependant, Hannezo reste optimiste quant aux capacités de la France à se redresser, en raison de sa solidité économique et de sa capacité à lever des impôts. Il conclut en affirmant que dans le cadre d'une stratégie bien orchestrée, la France pourrait relever ce défi et restaurer un équilibre budgétaire. Cette volonté politique devra néanmoins être accompagnée d'une détermination sans faille pour réussir cette transition.







