Depuis l'établissement de sa chaîne d'assemblage à Tianjin, le groupe européen a vu sa part de marché en Chine grimper à 50%, une progression impressionnante par rapport aux 10% des années 1990. Aujourd'hui, l'un des quatre avions Airbus produits est directement destiné à la Chine, témoignant d'une instabilité croissante des relations géopolitiques, notamment entre ce pays et les États-Unis.
De plus, à la suite de la visite d'Emmanuel Macron en Chine, un protocole a été signé qui prévoit une commande massive de 120 appareils, avec des rumeurs faisant état de 500 avions. À l'inverse, Boeing peine à s'imposer dans le pays depuis 2017, en raison de divers scandales ayant sérieusement affecté son image, notamment autour de son modèle 737 MAX.
Les experts s'accordent à dire que cette dynamique favorable à Airbus est renforcée par le sous-investissement de Boeing dans le marché chinois, qui est considéré comme une arme géopolitique. "Le gouvernement chinois privilégie les partenariats avec Airbus, considérant que cela véhicule une image de fiabilité et d'innovation", explique un analyste aéronautique de Le Monde.
De plus, le Comac C919, un nouvel entrant sur le marché chinois, n'est pas encore en mesure de rivaliser. Avec seulement 12 livraisons en 2024, il reste largement en retard sur les besoins du pays. "La production d'Airbus à Tianjin leur permet de répondre rapidement aux demandes croissantes, notamment avec la relance post-COVID de l'aviation commerciale", affirme un chercheur en aérospatial chez BFM TV.
Face à ces évolutions, Airbus mise sur sa stratégie d'assemblage locale pour maintenir son avance. "Produire sur place leur confère un avantage certain en termes de coûts et de délais de livraison", conclut un expert économique. Le constructeur européen s'affirme donc comme un acteur incontournable sur le marché aéronautique chinois, alors que Boeing doit encore naviguer à travers ses défis internes et externes.







