Dans un contexte marqué par des tragédies routières dues à l'usage détourné de substances, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a exprimé son désir de voir le protoxyde d'azote reconnu comme une drogue et classé parmi les substances stupéfiantes. Cette déclaration intervient après la rencontre avec la mère de Mathis, un jeune homme décédé suite à un accident causé par un conducteur sous l'influence de ce gaz.
Le protoxyde d'azote, surnommé « gaz hilarant », est officiellement utilisé en médecine et dans l'industrie alimentaire. En théorie, sa vente est interdite aux mineurs, mais il reste largement accessible, ce qui suscite des préoccupations croissantes au sein du gouvernement. Selon des données de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), l'utilisation récréative de cette substance a augmenté ces dernières années, en particulier chez les jeunes.
Lors d'une intervention sur BFMTV, Darmanin a souligné la nécessité d'un encadrement strict de la vente et de la consommation, plaidant pour des mesures qui pourraient inclure la fermeture de commerces vendant ce produit à des fins non réglementées. Il a également proposé des sanctions pour la consommation de protoxyde d'azote au volant, contestant son impact sur la sécurité routière. "Cette substance doit être considérée comme un facteur aggravant lors d'accidents", a-t-il affirmé.
Laurent Nuñez, ministre de l'Intérieur, a ajouté que des propositions de loi sont actuellement examinées au Parlement pour transformer ce souhait en législation concrète. Des experts s'accordent à dire que le classement de cette substance pourrait jouer un rôle déterminant dans la réduction de son usage récréatif et des accidents qui en découlent. Selon une étude Ipsos commandée par la Fondation Vinci Autoroutes, un jeune adulte sur dix a déjà consommé du protoxyde d'azote lors de soirées, et la moitié de ceux-ci l'ont fait en conduisant.
Alors que le débat continue de susciter des passions, l’appel de Darmanin semble refléter une volonté d’agir rapidement pour prévenir de futurs accidents tragiques. Le gouvernement devra agir avec diligence pour établir une législation qui réponde à cette problématique croissante.







