Dans les faubourgs de Pau, le souvenir tragique d'un double meurtre hante toujours Claudine Albira. En 1995, elle découvre ses tantes, Claudine et Marcelle, retrouvées égorgées dans leur bistrot. Aujourd'hui, à l'aube de ses 37 ans, elle continue de vivre dans l'angoisse. Chaque moment en dehors de chez elle est une lutte contre la peur qui l'oblige à changer ses habitudes quotidiennes, scrutant incessamment son environnement avec un œil défiant sur ses arrières.
« Je me sens parfois ridicule de continuer à être troublée par un événement qui remonte à des décennies », confie-t-elle. Mais pour Claudine, cet acte de violence a laissé des blessures psychologiques indélébiles. Les deux soeurs, âgées de 59 et 71 ans, ont été sauvagement assassinées lors d'une nuit de pleine lune, plongeant leur famille dans une douleur insurmontable.
Les circonstances mystérieuses de ce double meurtre n'ont toujours pas été éclaircies. Bien que plusieurs pistes aient été explorées, y compris celle d'un déserteur militaire, les avocats spécialisés dans le domaine criminel soulignent la complexité des enquêtes sur les « cold cases ». En effet, le manque de preuves tangibles et la prévalence croissante de l'ADN dans les enquêtes récentes rendent difficile la réouverture des anciennes affaires sans nouvelles découvertes.
« En consultant des séries télévisées policières, j'espère le déclic qui me permettra de trouver un indice », dit-elle en réfléchissant à sa quête. La police française, recensant ces anciens cas non résolus, a récemment réactivé des enquêtes sur des homicides non élucidés, apportant une lueur d'espoir à ceux qui continuent de souffrir du silence de la justice.
Plusieurs experts en criminologie affirment que la réouverture de telles affaires peut parfois mener à la découverte de preuves nouvelles, souvent grâce à des techniques avancées d'analyse criminelle. Le pôle dédié aux cold cases de Nanterre, par exemple, a vu ses ressources et son personnel augmenter pour traiter ces affaires longtemps négligées. En témoignant de sa détermination à découvrir la vérité, Claudine espère faire honneur à ses tantes et offrir à sa propre famille un semblant de paix.
« Oui, j'accepterais que l'on exhumât les corps si cela pouvait ramener des réponses, car j'ai promis à mon père de continuer ce combat jusqu'à mon dernier souffle », conclut-elle, déterminée à ne pas laisser les fantômes de son passé la terrifier indéfiniment.







