Le 6 décembre, le Sénat a décidé d'approuver la mesure préconisant le non-remplacement d'un fonctionnaire d'État sur deux qui partent à la retraite. Cette orientation a suscité des tensions, notamment en raison de l'impact significatif qu'elle pourrait avoir sur le fonctionnement des services publics. Bien que cette mesure épargne certains ministères clés, à savoir ceux des Armées, de l'Éducation nationale, de l'Intérieur et de la Justice, elle soulève des questions sur la gestion future des effectifs de l'État.
L'initiative a été adoptée grâce au soutien d'une coalition entre les sénateurs de droite et les centristes, malgré une opposition affirmée du gouvernement. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a exprimé des doutes quant à l'efficacité de cette approche, la qualifiant de « règle mécanique » qui pourrait nuire à une gestion plus nuancée et adaptée des ressources humaines dans la fonction publique. Elle a plaidé pour des « réflexions sur l'organisation de l'État » afin de mieux répondre aux besoins de la population.
En parallèle, le Sénat a également validé l'augmentation du délai de carence pour les arrêts maladie, passant de un à trois jours, ce qui a également été contesté par le gouvernement. Ces changements s'inscrivent dans une tendance plus large d'examens budgétaires et de restrictions de dépenses, déjà évoquée l’an dernier par le gouvernement de Jean-François Barnier.
Durant ces débats, plusieurs experts en politiques publiques et en gestion des ressources humaines ont souligné les risques d'un tel schéma, notamment en termes d'efficacité et de moral des agents. Jean-Pierre Gattaz, président de l'organisation patronale Medef, a déclaré : « Une diminution des effectifs sans une stratégie de redéploiement peut conduire à un service public affaibli et à une frustration accrue chez les agents. »
Cette issue reste ouverte au débat, car l'examen du budget se poursuivra au Parlement jusque dans la seconde moitié de décembre, laissant la porte ouverte à de possibles modifications des mesures votées. Les enjeux sont donc de taille pour l'avenir de la fonction publique en France.







