Ce mardi 30 décembre, le tribunal administratif de Strasbourg a décidé d'annuler la subvention de 490 000 euros accordée par le conseil municipal de Metz à l'association Grande Mosquée de Metz pour la construction d'une nouvelle mosquée. Cette décision a immédiatement suscité des réactions contrastées au sein de la communauté et des institutions locales.
La subvention avait été attribuée pour aider à financer un projet ambitieux, dont le coût total est estimé à plus de 15 millions d'euros. Sa localisation est prévue entre le Technopole et le quartier de Borny, une place stratégique pour la communauté musulmane de la ville. Toutefois, les critiques de cette aide publique sont venues principalement de militants de l'Union des familles laïques (UFAL), qui avaient saisi la justice il y a un an, arguant que ce financement était en contradiction avec les principes de la laïcité en France.
Le tribunal a estimé, dans son jugement, que "l'existence d'un intérêt public local n'est pas établie" et que la mairie de Metz "n'a pas démontré avoir analysé les besoins". Ces mots résonnent particulièrement dans un contexte où le financement public d'édifices religieux est un sujet sensible. Matthieu Gatipon-Bachette, secrétaire général de l'UFAL, a qualifié cette décision de victoire pour la laïcité, soulignant que "la construction d'une grande mosquée doit être justifiée par des besoins réels et précis".
En réponse à cette annulation, François Grosdidier, le maire de Metz, a catégoriquement affirmé que la ville allait faire appel de cette décision qu'il juge "hors-sol". Selon lui, des lieux de culte répondant aux besoins de la communauté musulmane sont "indispensables", et il a comparé le besoin de la mosquée à celui d'une église durant les fêtes chrétiennes, ajoutant que les installations actuelles ne suffisent pas à accueillir la population.
Les travaux de construction de la mosquée avaient déjà débuté, mais ils sont suspendus en raison de l'incertitude financière engendrée par cette décision judiciaire. Le concordat en vigueur en Alsace-Moselle impose déjà aux communes de contribuer à l'entretien de certains édifices, notamment catholiques, protestants ou juifs. Cependant, la question du financement public des cultes non chrétiens reste un sujet de friction et de division au sein de la société française.
Cette affaire met en lumière des enjeux importants liés à la laïcité en France, et le débat semble loin d'être clos. Les prochaines étapes, notamment l'appel de la mairie, seront scrutées de près par les observateurs et les partis politiques, car elles pourraient influencer la manière dont les édifices cultuels sont financés à l'avenir.







