La librairie militante La Mauvaise Réputation, célébrant ses vingt-cinq ans d'existence, fait aujourd'hui appel à la solidarité après avoir entrepris des travaux de toiture coûteux. Située au cœur du quartier Sainte-Anne à Montpellier, cette librairie a su se forger une identité forte, inspirée par la chanson de Georges Brassens qui lui a donné son nom.
Dès son ouverture en 2000, La Mauvaise Réputation a su devenir un épicentre de la pensée libertaire et un lieu de rassemblement pour de nombreux collectifs, de ceux qui prônent la solidarité aux mouvements féministes. La librairie se distingue par son engagement auprès des acteurs sociaux, écologistes, antiracistes et antifascistes.
« L’autogestion est au cœur de notre projet », affirme Gaël Béquils, animateur de la librairie et membre de l'Union communiste libertaire à Montpellier. « Nous travaillons à développer des modes d'organisation horizontaux et égalitaires, ce qui nous permet d'accueillir de nombreux collectifs. » Ces espaces de rencontre sont non seulement ouverts au public les samedis après-midi, mais ils sont également propices aux discussions autour des livres, avec un café qui invite à l'échange.
Les caisses sont vides
Récemment, La Mauvaise Réputation a organisé un débat pour célébrer le 30e anniversaire des grandes grèves de novembre-décembre 1995. Gaël Béquils souligne l'importance de commémorer ces événements comme vecteurs de transmission de la mémoire ouvrière et sociale. « Ces grèves sont le dernier grand mouvement social qui a mené à une victoire. Cela prouve que, par la mobilisation, des résultats sont possibles », déclare-t-il.
Pour financer son fonctionnement, la librairie avait organisé une fête de soutien associée à une braderie. « Nous nous tournons vers la communauté car les travaux de toiture ont engendré des frais supérieurs à 15 000 euros. Étant autonomes et sans subventions, cette somme est démesurée pour nous. Actuellement, nos finances s'épuisent », confie Gaël Béquils, illustrant ainsi la situation précaire de la librairie.
La Mauvaise Réputation est un exemple vibrant de la résistance culturelle et politique dans une société où les espaces d’autogestion se font de plus en plus rares. Comme l'évoquent plusieurs publications locales, notamment Midi Libre, le chemin reste semé d'embûches, mais la détermination de ses membres continue d'alimenter l'espoir d'un avenir meilleur.







