Ce week-end, le Sénat a adopté une mesure controversée en votant la réduction de 1 milliard d'euros des crédits alloués au programme d'investissement France 2030. Cette décision, qui a été entérinée par 185 voix contre 155, a immédiatement suscité des réactions vives de la part du gouvernement, qui redoute que cela marque un coup d'arrêt à sa stratégie industrielle.
Le rapporteur général, Jean-François Husson, membre des Républicains, a justifié cette décision en affirmant qu'il y avait eu une « surestimation budgétaire » des crédits affectés au plan. « Le gouvernement a souvent dû annuler des crédits au cours des années précédentes, » a-t-il précisé. À ses yeux, cette restructuration est nécessaire pour remettre le budget sur la bonne voie.
Introduit par Emmanuel Macron en 2021, le plan **France 2030** représente un investissement de 54 milliards d'euros, essentiellement destiné à moderniser l'industrie française, soutenir l'innovation technologique, et favoriser la transition écologique. Néanmoins, certains experts soutiennent que sans financement adéquat, ces objectifs ambitieux pourraient rester lettre morte.
Le ministre de l’Industrie, Sébastien Martin, a exprimé son inquiétude face à cette coupe budgétaire, affirmant que le programme constitue la « colonne vertébrale » de la stratégie industrielle française. « Nous avons besoin de ces crédits pour honorer nos engagements et développer de nouveaux projets, » a-t-il insisté. Il a également averti que réduire drastiquement le financement nuirait à l'innovation, un point de vue partagé par le sénateur Horizons, Vincent Louault.
En réponse à ce vote, le Sénat a aussi approuvé un amendement transpartisan pour augmenter la dotation de La Poste, soulignant l'importance des services publics même en période de restrictions budgétaires.
Alors que la discussion autour du projet de loi de finances se poursuit, l'avenir de France 2030 reste incertain. Les élus devront trouver un compromis lors de la commission mixte paritaire prévue pour la semaine prochaine afin d'assurer un équilibre entre responsabilité budgétaire et soutien à l'innovation, selon plusieurs analystes économiques.







