Quand l'antifascisme embrasse les méthodes du passé

Une réflexion sur les paradoxes de l'antifascisme moderne et ses dérives inquiétantes.
Quand l'antifascisme embrasse les méthodes du passé
Un rassemblement militant sur la place de la République, à Paris, en avril 2025. SIPA / © Chang Martin

Dans un contexte où de plus en plus de voix s'élèvent contre l'autoritarisme et la censure, il est paradoxal de constater que certaines revendications soi-disant progressistes empruntent des méthodes dignes des régimes les plus répressifs. La distinction tant vantée entre antifascisme et fascisme se brouille en observant les pratiques de certains militants qui prônent la lutte contre la haine mais qui, en réalité, appliquent la censure et l'intimidation.

Des manifestations récentes ont mis en lumière ce phénomène. Des groupes qui se désignent comme antifascistes n’hésitent pas à interrompre des événements culturels, à intimider des journalistes ou à saper le travail de ceux qui prônent une opinion différente de la leur. Ces affrontements, bien que présentés comme une lutte contre l'extrême droite, semblent souvent alimentés par une volonté de faire taire plutôt que de débattre. Le Monde a d'ailleurs souligné ces tensions croissantes, où la liberté d’expression est mise à mal sous couvert de justice sociale.

« Des méthodes de censure ne peuvent pas être justifiées par des idéaux critiques »

Historiquement, le fascisme a toujours trouvé des racines dans des mouvements qui rejettent la démocratie pluraliste. En effet, l’Antifascisme, dans son essence, devait être un rempart contre ces abus. Pourtant, aujourd'hui, des actituds rappelant celles de formations autoritaires du passé sont de plus en plus visibles. Des incidents comme l'annulation de spectacles et la pression exercée sur des artistes pour qu'ils se conforment à une seule idéologie mettent en exergue cette dérive.

La sociologue Marie Dussard note que « le danger réside dans le fait qu'une minorité peut faire ainsi mal à l'ensemble de la société ; l'espace public ne doit pas être abrégé par des groupes utilisant des méthodes d'intimidation ». Par cette voie, la lutte contre le fascisme se transforme en unl’ogique du « chacun contre tous » où des voix sont étouffées au lieu d’être entendues.

Le silence des autorités face à l'intensification de ces pratiques contribue également à cette crise. Pendant que des groupes prennent en otage le débat public, l'État reste inactif, espérant que les tensions se résoudront d'elles-mêmes. Un comportement qui suscite l’inquiétude parmi les observateurs politiques et les citoyens responsables.

En conclusion, il est essentiel que les valeurs démocratiques fondamentales soient préservées. Les discussions doivent être ouvertes, les idées confrontées sans violence ni intimidation. Ce faisant, la vigilance s'avère cruciale pour empêcher toute dérive autoritaire, quel que soit le discours derrière lequel elle se cache.

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