Le paysage se transforme à la tête de la Cour des comptes avec l'imminente succession de Pierre Moscovici. Emmanuel Macron envisage de nommer Rémy Rioux, actuellement à la tête de l'Agence française de développement (AFD), comme nouveau président. Cependant, cette candidature est assombrie par une enquête de la Cour concernant la gestion financière de Rioux, jugée trop dépensière depuis sa prise de fonction en 2016.
Cette situation, qui pourrait nuire à la réputation de l'instance, fait l'objet d'une attention particulière. Selon Le Parisien, une enquête menée par quatre magistrats de la Cour des comptes examine depuis plusieurs mois les méthodes de dépenses de l'AFD, qui a récemment distribué 13,7 milliards d'euros pour divers projets à travers le monde.
En effet, la gestion des finances de l'AFD a suscité des préoccupations croissantes. Le rapport préliminaire sur la situation financière de l'agence, bien que tenu confidentiel, a déjà été remis au Président. Les magistrats ont exhorté Rioux à prendre des mesures de rationalisation, lui rappelant l'importance de la rigueur dans la gestion des fonds publics.
À titre d'exemple, le salaire de Rioux a explosé, passant de 44 000 à 262 500 euros bruts annuels. Un chiffre qui, selon Valeurs Actuelles, semble difficile à justifier dans un contexte où l'AFD est confrontée à une insuffisance de recettes.
Pour l’instant, la position de Rioux semble vaciller. En cas de blocage sur sa nomination, le président pourrait se tourner vers deux autres candidates potentielles : Emmanuelle Wargon, ancienne ministre et actuelle présidente de la Commission de régulation de l'énergie, ou Odile Renaud-Basso, ex-directrice générale du Trésor, qui dirige actuellement la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.
Les réactions au sein de la Cour des comptes sont mitigées, et des figures éminentes ont exprimé leur scepticisme quant à la nomination de Rioux, notamment en raison de ses dépenses jugées excessives. « La transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds publics sont nécessaires pour maintenir la confiance des citoyens », a récemment commenté un magistrat ayant requis l'anonymat.
