Ce mercredi, l'Assemblée nationale a massivement voté en faveur d'une hausse notable des moyens alloués à la défense, suite à l'initiative du ministre Sébastien Lecornu. Ce vote symbolique s'inscrit dans le cadre des préparations budgétaires de l'État pour l'année 2026.
« Ce vote est un signal fort, tant pour nos alliés que pour nos adversaires », a affirmé Sébastien Lecornu, rappelant l'urgence d'adapter la stratégie de défense nationale face à des menaces croissantes, notamment depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le budget de la défense devrait ainsi enregistrer une augmentation de 6,7 milliards d'euros.
"L'Assemblée nationale a approuvé la déclaration du gouvernement sur la stratégie de défense nationale." - Assemblée nationale
Ce projet a reçu le soutien du camp gouvernemental, de l'alliance RN-UDR, du Parti socialiste (PS) ainsi que des indépendants de LIOT. Cependant, les groupes La France insoumise (LFI) et communiste ont exprimé leur désaccord, tandis que les écologistes ont majoritairement choisi l'abstention. Certains députés ont dénoncé un risque d'instrumentalisation de sujet aussi sérieux que la défense pour faire passer le budget de l'État.
En plus des nouvelles provisions budgétaires, Sébastien Lecornu a évoqué des projets ambitieux, incluant 500 millions d'euros destinés à la commande de munitions additionnelles, ainsi que la création d'une filière industrielle pour la production de drones, pour un coût total de 150 millions d'euros. La nécessité d'acquérir de nouveaux radars et systèmes de brouillage contre les menaces de missiles et drones a également été mise en avant.
Des enjeux cruciaux pour le futur budget
Marine Le Pen, leader du Rassemblement national, a accusé le gouvernement de manipuler les préoccupations liées à la défense pour inciter l'adoption du budget de l'Etat, qui pourrait rencontrer des difficultés notables, comme l’a souligné le ministre. Les débats restent ouverts et pourraient se poursuivre jusqu’en janvier, surtout si un consensus ne se dégage pas entre députés et sénateurs lors de la commission mixte paritaire.
Le gouvernement affirme vouloir finaliser le budget de l'État « d'ici au 31 décembre », tout en précisant que la responsabilité d'atteindre cet objectif dépendra fortement du Parlement. En cas d'échec, une « loi spéciale » pourrait de nouveau être nécessaire pour permettre la reconduction des dépenses de 2025, d'après des experts politiques interrogés par CNEWS.
Les discussions autour de la défense et du budget révèlent des lignes de fracture au sein du paysage politique français, un scénario à suivre de près au fil des semaines à venir.







