Ce mercredi, l'Assemblée nationale a franchi une étape symbolique avec l'approbation, par 411 voix contre 88, du principe d'une augmentation des crédits alloués à la défense. À l'initiative du gouvernement de Sébastien Lecornu, ce vote prévoit une hausse de 6,7 milliards d'euros pour l'année 2026. Le soutien est large, ralliant le camp gouvernemental, ainsi que des groupes comme le Rassemblement National, le Parti Socialiste et les indépendants de Liot. En revanche, la France Insoumise (LFI) et les communistes ont exprimé un désaccord, tandis qu'une majorité d’écologistes a choisi l'abstention.
Le Premier ministre a appelé les députés à soutenir une montée en puissance des forces armées pour garantir la sécurité nationale dans un contexte géopolitique de plus en plus incertain. « Le gouvernement attend de nous un vote qui ne soit pas uniquement réactif mais qui projette notre défense dans l'avenir », a souligné Lecornu au cours du débat.
Toutefois, ce vote n'est pas exempt de critiques. Marine Le Pen, chef de file du RN, a reproché au gouvernement d'« instrumentaliser » le besoin de renforcement militaire pour faire passer son budget. Pour elle, ce débat serait une manœuvre pour masquer un projet de loi de fin d'année jugé « défaillant » sur d'autres aspects sociaux et fiscaux.
Ces préoccupations sont partagées par certains députés de l'opposition, qui redoutent une exploitation politique de ces enjeux cruciaux. Dans un récent entretien, le député socialiste Boris Vallaud a commenté la situation : « Je ne vois pas le chemin » pour une adoption sereine du budget de l'État, insinuant que les décisions gouvernementales pourraient être soumises à des pressions politiques.
De l'autre côté, le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a également souligné l'importance d'un budget ramené à l'équilibre, indiquant que la France devait résoudre un déficit de 19,5 milliards d'euros. « L’État doit renflouer les caisses de la Sécurité sociale et il va falloir faire des efforts », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d'une réforme plus large.
En conclusion, alors que le vote du budget de défense a semblé recueillir un large soutien, les débats qui l'entourent révèlent des divisions profondes au sein du paysage politique français. Les élections de 2026 s'annoncent déjà comme un enjeu majeur au vu des tensions budgétaires, illustrant les défis que le gouvernement devra relever au cours des prochains mois.







