Lors d'une audition devant la commission d'enquête parlementaire sur l'audiovisuel public, Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, a exprimé des critiques acerbes à l'encontre de CNews, une chaîne liée à l'univers de Vincent Bolloré, la qualifiant de « média d'opinion » et de « chaîne d'extrême droite ». Cette déclaration fait suite à une interview accordée au Monde.
Le directeur de CNews, Serge Nedjar, a réagi promptement, évoquant un « manque de mesure » dans les commentaires de Mme Ernotte Cunci. Il a défendu sa chaîne en affirmant qu'elle se positionne comme « une chaîne d'opinions », en reprenant les termes utilisés par la dirigeante de France Télévisions.
Delphine Ernotte Cunci a précisé que son commentaire ne devait pas être interprété comme un jugement moral : « Nommer un modèle éditorial, ça n'est pas le juger, définir ce n'est pas condamner ».
Elle a réaffirmé que France Télévisions et CNews ne partagent pas les mêmes objectifs, soulignant l'importance d'une distinction claire entre les deux modèles. « Nous ne faisons pas le même métier », a-t-elle insisté, soulignant ainsi les différences fondamentales dans les missions et les approches éditoriales.
Ernotte Cunci a aussi évoqué la nécessité d'une évolution législative pour permettre l'émergence des chaînes d'opinion en France, affirmant que le pays est en retard par rapport à d'autres systèmes médiatiques, notamment américains. « Il faut accompagner cette évolution fait partie de la réalité », a-t-elle noté, ajoutant que la question doit être discutée au niveau national.
Elle a rappelé que, selon la loi actuelle, les chaînes de télévision doivent respecter le pluralisme, bien qu'elles aient une liberté éditoriale sur le contenu. Des experts du secteur, tels que Frédéric Schlesinger, ancien directeur de l'information à France Télévisions, ont souligné l'importance d'un débat public sur ce sujet pour garantir une démocratie saine et diversifiée.
Selon des sources, cette discussion pourrait influencer le cadre réglementaire des médias en France, ouvrant potentiellement la voie à une meilleure régulation des chaînes dites d'opinion, tout en préservant l'intégrité de l'information.







