À l'approche d'un vote déterminant à l'Assemblée nationale concernant le budget de la Sécurité sociale, la situation devient de plus en plus tendue. Bruno Retailleau, leader des Républicains, a qualifié le projet de « hold-up fiscal » et appelle son parti à le rejeter, tandis que le Rassemblement National (RN) préfère mettre la pression sur le Premier ministre, le sommant de démissionner en cas de rejet du texte.
Vendredi dernier, le volet recettes du projet de loi de finances de la Sécurité sociale avait reçu l'approbation grâce à quelques compromis, notamment sur la CSG et l'abandon d'une augmentation des franchises médicales. Toutefois, la partie consacrée aux dépenses, prévue pour mardi, risque d'être encore plus problématique, surtout en l'absence de plusieurs députés du RN. Les divisions au sein du gouvernement, déjà fragile, ajoutent une dose d'incertitude.
Un contexte houleux
Retailleau a exprimé sur BFM-TV que ce budget représente un « hold-up social » sur les retraites et un « hold-up démocratique », affirmant que « jamais le pays n’a été autant à droite, et jamais un gouvernement n’a été aussi à gauche ». Il a déclaré que le budget n'est pas votable et que les députés devront envisager l'abstention ou voter contre.
Cette opinion est également partagée par Edouard Philippe, ancien Premier ministre, dont le groupe Horizons a également exprimé son intention de ne pas soutenir le budget dans sa forme actuelle.
La situation est d'autant plus compliquée par la suspension d'une réforme emblématique des retraites, une manœuvre que certains, comme le conseiller économique Marc Ferracci, considèrent comme un « déni de réalité ». Les craintes d'un éventuel rejet du projet législatif entraînent des préoccupations quant à une crise politique, économique et sociale, comme l'a récemment alerté Jean-Pierre Farandou, ministre du travail.
Selon différents experts, la non-adoption du budget pourrait creuser le déficit de la Sécurité sociale à près de 30 milliards d'euros en 2026, une situation alarmante pour l'État. Par conséquent, le sort de ce budget est désormais entre les mains d'une assemblée profondément divisée, et l'exécutif est à la croisée des chemins.







