La rade de Brest abrite l’Île Longue, un site ultra-sensible où sont ancrés plusieurs sous-marins nucléaires français. Jeudi dernier, cette base a été le théâtre d'un survol inattendu de cinq drones. Cela a soulevé de nombreuses préoccupations concernant la sécurité et la défense de ce point stratégique de la dissuasion nucléaire française.
Où se situe la base ?
Située au nord de la rade de Brest, l'Île Longue s’étend sur 1,10 km². Ce petit morceau de terre, qui était autrefois connecté au continent par un chemin de sable, a été transformé pour devenir un bastion invulnérable accessible à l'Océan Atlantique tout en étant éloigné des regards indiscrets.
La décision de le convertir en base militaire a été prise par le général de Gaulle en 1965, marquée par l'expropriation rapide des derniers fermiers et une série de travaux d'infrastructure qui ont débuté en 1967.
Les sous-marins nucléaires de l’Île Longue
Actuellement, la France opère quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) depuis l’Île Longue. Le plus ancien, le Triomphant, est en service depuis 1997, tandis que le Terrible, son cadet, a été mis à l’eau en 2010. Ces sous-marins sont capables de transporter des missiles stratégiques M51, chacun pouvant être armé de six têtes nucléaires, avec une portée de 10 000 km, une capacité destructrice redoutable.
Les experts en armement soulignent que cette puissance de feu est censée servir de frein à toute menace potentielle pour la France. Cependant, la vulnérabilité de ces installations face aux nouvelles technologies, comme l'usage des drones, interpelle les spécialistes de la défense. Le général de gendarmerie, Pierre Dubois, a déclaré à un quotidien régional : "Notre système de défense doit évoluer pour faire face à ces nouvelles menaces."
Le rôle du port base de l’Île Longue
Le "port base" de l’Île Longue est essentiel pour la maintenance des SNLE, où près de 2 400 personnes travaillent quotidiennement. Les opérations d'entretien des réacteurs nucléaires, ainsi que l'assemblage des missiles balistiques, restent des missions cruciales effectuées à l'intérieur de cette forteresse. Chaque retour de mission, d’une durée de 70 jours, nécessite des inspections approfondies et des travaux d'entretien sur les sous-marins.
La sécurité de la base
La sécurité de l’Île Longue est assurée par une équipe de 120 gendarmes maritimes, travaillant en coordination avec des fusiliers marins. Ce sont ces derniers qui ont réagi rapidement aux survols des drones, procédant à des tirs pour éloigner les intrus. Selon les sources, cette réponse est symptomatique d'une prise de conscience croissante face aux menaces modernes que représentent les drones.
En somme, l’Île Longue, tout en étant un symbole de la dissuasion nucléaire française, doit désormais redoubler d’efforts pour protéger son intégrité face à des menaces nouvelles, tant internes qu'externes. L'incident récent rappelle à tous que même les bastions les plus solides ne sont pas à l'abri des avancées technologiques.







