Dans un effort sans précédent, le maire de Saint-Amand-Montrond, Emmanuel Riotte, a annoncé une initiative audacieuse pour sauver la maternité de la ville : une prime de 1000 euros en bons d'achat destinée aux futures mamans choisissant d’accoucher dans l’établissement local. Cette démarche vise à enrayer la tendance inquiétante d’une baisse des naissances, qui devrait tomber à 225 en 2025, comparé aux 400 en 2010.
« Il était impératif d’agir », déclare Emmanuel Riotte, ancien policier et candidat aux municipales de mars 2026. Face à la fermeture de maternités dans d'autres villes de taille similaire, comme Le Blanc (Indre), il a décidé de prendre les rênes de cette situation délicate. Avec l'objectif d’atteindre plus de 300 naissances par an, le seuil critique pour maintenir une maternité selon un décret de 1998, la commune espère inverser la tendance.
Repasser la barre des 300 naissances
Récemment, l’Assemblée nationale a voté un moratoire interdisant la fermeture des maternités jusqu’en 2028, offrant ainsi un répit à Saint-Amand-Montrond. Pourtant, le maire insiste sur l'importance de redresser la situation rapidement, avant que la question de la pérennité de la maternité ne ressurgisse une fois ce moratoire expiré. La communauté de communes a apporté son soutien, toutes les localités participant à cette initiative pour dynamiser l’économie locale.
Emmanuel Riotte espère notamment attirer les patientes des communes environnantes qui se tournent vers des établissements plus grands à Bourges ou Montluçon. La maternité, bien qu'évaluée positivement par les familles, souffre d'un manque de services pédiatriques, ce qui pousse les futurs parents à rechercher des options dans des villes plus importantes. Sylvie, une commerçante locale, témoigne : « Les mamans veulent être rassurées, et parfois, elles préfèrent les grandes structures. »
Un élan communautaire soutenu par des avis diversifiés
Moulay Mansouri, gynécologue obstétricien en chef, explique que malgré les craintes concernant une éventuelle fermeture, la maternité est dotée d'une équipe compétente et disponible à tout moment. « Ici, nous avons un service complet — gynécologues, pédiatres, anesthésistes — ce qui rassure les mamans », souligne-t-il, alors que le livre d’or de l’établissement témoigne de nombreux commentaires élogieux de familles satisfaites.
Cependant, l'initiative de l'offre financière a suscité des critiques. Quatre syndicats de médecins, dont le SNPHARE et le Syngof, ont exprimé leur préoccupation dans un communiqué en soulignant que le choix d'une maternité ne devrait pas être influencé par une prime. Ils insistent sur l’importance de la qualité des soins avant tout.
Ainsi, la commune de Saint-Amand-Montrond s’engage dans un projet à la fois ambitieux et controversé qui pourrait redéfinir l’avenir de sa maternité, mais dont les impacts se feront sentir bien au-delà des seules limites territoriales.







