Le jeudi 27 novembre, deux hommes, âgés de 19 et 32 ans, ont réussi à s'échapper de la maison d'arrêt de Dijon en sciant les barreaux de leur cellule. L'incident a provoqué une onde de choc au sein de l'administration pénitentiaire et a mis en lumière des failles de sécurité inquiétantes.
Neuf jours après la double évasion, RTL a eu l'opportunité de visiter cette maison d'arrêt, un établissement dont l'état vétuste est désormais mis en cause. Guillaume Piney, directeur interrégional des services pénitentiaires, avoue qu'il est impératif de réagir face à de tels incidents marquants. “L'administration pénitentiaire doit prouver sa résilience en temps de crise”, déclare-t-il.
En réaction à cet événement, des travaux urgents ont été entrepris. Les quartiers d'isolement et disciplinaire, fermés lors de la visite, laissent place à des murs solides, remplaçant les barreaux et le verre brisé. Les concertinas, de grands rouleaux de barbelés dotés de lames acérées, ont également été installés pour prévenir de futures évasions.
Ingrid Delabarre, la directrice de l'établissement, rassure : "Ce nouvel équipement est conçu pour créer un véritable obstacle à toute tentative d’évasion." De plus, toutes les fenêtres de la prison ont subi une mise à jour, incluant un grillage renforcé, afin de prévenir l'intrusion d'objets indésirables.
La directrice a également souligné l'importance de lutter contre l'entrée de téléphones portables et autres objets livrés par drone. "Un dispositif anti-drone sera instauré près du rond-point de l'établissement pour bloquer toute intrusion", a-t-elle précisé. Cela inclut également un portique à ondes millimétriques pour ceux qui visitent les détenus.
En effet, ces dernières semaines, la prison a eu à faire face à un afflux inquiétant d'objets interdits, avec plus de 100 téléphones et près de 100 kilos de cannabis saisis en seulement trois mois. Pour contrer cette problématique, le ministère de la Justice investit plus de 6,5 millions d'euros dans ces nouvelles mesures de sécurité.
Pour mémoire, un des deux évadés a été capturé par la police environ 24 heures plus tard, tandis que le second, celui de 19 ans, est toujours en fuite. Cet individu, soupçonné de tentatives de meurtres au service de groupes criminels, présente un risque potentiel conséquent, selon le procureur de Montbéliard.
Cet événement soulève des questions quant à la sécurité au sein des établissements pénitentiaires en France. Selon des experts, une évaluation systématique des infrastructures et une augmentation des patrouilles peuvent être nécessaires pour prévenir de telles occurrences. "Il est impératif que les prisons évoluent face à de nouveaux défis", rappelle une source proche des services judiciaires. La France devra donc réfléchir à des solutions pérennes pour garantir la sécurité dans ses institutions."







