La question du métro à Bordeaux suscite des débats animés alors qu'une récente étude met en lumière les doutes concernant sa rentabilité. Tandis que l'exécutif de Bordeaux Métropole semble s'orienter vers une remise en question du projet, les élus communistes s'érigent en défenseurs d'un système de transport qu'ils considèrent essentiel pour l'avenir de la métropole.
Les conclusions de l'étude, commandée à la suite des demandes d'élus de droite et du centre, mettent en garde contre les implications économiques d'une ligne de métro reliant les deux rives de la Garonne. Selon cette évaluation, la fréquentation estimée de 145 000 passages quotidiens est jugée insuffisante pour justifier l'investissement nécessaire, qui serait de l'ordre de -3,2 milliards d'euros au regard du bilan socio-économique. Des chiffres qui, pour un projet de cette envergure, soulèvent des interrogations sur sa viabilité, comme l'indique le journal *Sud Ouest*.
Le maire de Talence, Emmanuel Sallaberry, a exprimé ses doutes sur la valeur de l'approche actuelle, affirmant que les critères d'évaluation pénalisent systématiquement les projets de grande ampleur. En réponse, le groupe des élus communistes argue que la question du métro va au-delà des simples considérations économiques. Selon eux, l'absence d'investissement dans le transport public engendrerait une aggravation de la congestion routière et une pollution croissante, consolidant ainsi une dépendance à la voiture individuelle. Estimant qu'un futur sans métro signifierait une métropole bloquée, ils réaffirment que le métro est « un outil de transformation écologique, sociale et urbaine ».
Les enjeux de mobilité ne se limitent pas à la simple construction d'infrastructures. De nombreux experts en urbanisme soulignent la nécessité d'une approche holistique qui intègre non seulement des nouvelles lignes de transport, mais aussi une réflexion sur l'aménagement urbain et les comportements des usagers. Ainsi, une analyse de l'Institut d'Urbanisme de Paris rappelle que les politiques de mobilité doivent aussi prendre en compte la qualité de vie des usagers et les impacts environnementaux. Cela signifie que des alternatives tels que l'amélioration des réseaux de tramways ou de bus doivent également être envisagées comme des solutions de complément, et non de remplacement.
« Ignorer l'importance du métro serait une grave erreur », affirment les communistes, avertissant des conséquences d'une gestion à court terme qui néglige les besoins futurs de la métropole bordelaise. En organisant un forum ouvert à la population, ils espèrent susciter un débat public enrichissant afin de faire entendre leurs arguments et de redynamiser le projet, déjà mis à mal par cette étude défavorable.







