Bangkok (AFP) – Le Premier ministre thaïlandais Anutin Charnvirakul a pris une décision surprenante en dissout le Parlement, trois mois seulement après son accession au pouvoir. Cette annonce intervient alors que des combats meurtriers continuent d'éclater à la frontière avec le Cambodge, forçant des milliers de Thaïlandais à fuir leurs foyers.
Depuis le début de cette semaine, au moins 20 personnes ont perdu la vie des deux côtés de la frontière, et les conditions de vie des déplacés sont alarmantes. Des centaines de milliers de personnes se retrouvent dans des abris précaires, cherchant désespérément refuge loin des affrontements.
La Gazette royale a publié un décret confirmant la dissolution, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles élections prévues dans un délai de 45 à 60 jours. Le décret souligne que "le gouvernement se trouve dans une position minoritaire et n'est pas en mesure de diriger efficacement le pays face à de multiples défis".
Une situation politique instable
Anutin Charnvirakul, membre du parti Bhumjaithai, a pris ses fonctions en septembre après le renversement de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra. Bien qu'il ait promis d'organiser des élections d'ici début 2026, la dissolution rapide de l'assemblée a pris tout le monde de court, alors que certains observateurs anticipaient une action similaire après les fêtes de fin d'année.
Le Premier ministre a clairement indiqué que son décret de dissolution était préparé depuis le premier jour de sa nomination. En parallèle, il doit faire face à des événements tragiques, notamment la disparition de l'ancienne reine Sirikit et aux tensions persistantes avec le Cambodge, qui ont atteint leur paroxysme cette semaine.
La situation à la frontière
Les violents combats, qui continuent d'évoluer, sont entrés vendredi dans leur sixième jour. Ce conflit est d'une intensité révélatrice : déjà en juillet, une escalade des violences avait causé 43 morts et forcé plus de 300 000 personnes à évacuer. Face à la tragédie humanitaire, des voix s'élèvent, comme celle de Somrak Suebsoontorn, 68 ans, qui exprime le besoin urgent d'un dirigeant qui soutiendra "les agriculteurs ordinaires".
Début octobre, la Thaïlande et le Cambodge avaient signé un cessez-le-feu, mais il a été suspendu rapidement à la suite d'une explosion de mine terrestre, qui a blessé plusieurs soldats thaïlandais. Le président américain Donald Trump a également annoncé qu'il contactera les dirigeants des deux pays pour tenter de rétablir la paix dans la région.
Alors que la Thaïlande se dirige vers des élections anticipées, la communauté internationale observe de près la manière dont le gouvernement gérera cette crise complexe. La dissolution inattendue du Parlement pourrait provoquer des changements majeurs sur la scène politique, alors que la population attend des réformes concrètes face à des difficultés croissantes.







