Le gouvernement bulgare a annoncé ce jeudi sa démission suite à des manifestations massives qui ont secoué le pays. Ces mobilisations, principalement portées par la jeunesse, se sont intensifiées après des accusations de corruption visant l'État. Des milliers de jeunes, réunis à Sofia et dans d'autres villes, ont exprimé leur mécontentement depuis la fin novembre.
Cette situation s'est intensifiée après que le gouvernement, formé en janvier dernier, a été vivement critiqué pour son projet de budget prévoyant une augmentation des impôts et des cotisations sociales. Les contestataires dénoncent ces mesures comme des tentatives masquées de dissimuler des détournements de fonds. Selon Ivan Tzonev, analyste politique, "la jeunesse a pris conscience de son pouvoir et appelle à des changements profonds et transparents dans la gestion du pays".
Un moment charnière pour la Bulgarie
La démission de Rossen Jeliazkov se produit à un moment crucial, alors que la Bulgarie, le pays le plus pauvre de l'Union européenne, s'apprête à adopter l'euro le 1er janvier prochain. Cette transition soulève de vives inquiétudes quant à l'inflation et à la stabilité économique, alimentant le malaise social déjà palpable, comme l'explique Maria Ivanova, chercheuse à l'Institut national de la statistique.
Cependant, selon Petar Ganev de l'Institut pour l'économie de marché, "les processus liés à l'introduction de l'euro devraient rester indépendants des changements gouvernementaux". Conformément à la Constitution bulgare, la démission du gouvernement doit être validée par le Parlement. Si les principaux partis s'accordent sur leur refus de s’allier, des élections anticipées pourraient être convoquées dans les deux mois.
Ce mouvement populaire de grande ampleur illustre une volonté claire de changement et un désir de lutter contre la corruption et le manque de transparence au sein du gouvernement bulgare, soulignant que la voix de la jeunesse ne peut plus être ignorée.







