Toulouse (France) – Le futur du projet de l'A69, l'autoroute reliant Toulouse à Castres, est à un tournant décisif. Ce mardi, la justice administrative doit rendre un verdict sur la poursuite de ces travaux, déjà engagés depuis 2023, suscitant l'inquiétude des militants écologistes qui souhaitent un arrêt immédiat du chantier.
Les opposants à l'A69, symbole des combats environnementaux contemporains, craignent que la cour administrative d'appel de Toulouse ne leur soit pas favorable. Le rapporteur public a, en effet, préconisé la continuité des travaux, arguant l'importance d'une liaison autoroutière pour la région, notamment pour le bassin d'emploi des villes de Castres et Mazamet. Lors de l'audience précédente, il a affirmé que les connexions autoroutières sont essentielles pour le développement économique de la métropole toulousaine.
Ce projet avait été stoppé en février dernier par un jugement qui avait invalidé son autorisation environnementale, n'atteignant pas le seuil de Raison impérative d'intérêt public majeur (RIIPM) nécessaire pour justifier les dommages environnementaux engendrés. Cependant, face à la demande de l'État et du constructeur Atosca, la cour a permis la reprise des travaux en mai, en attendant le jugement final.
Lors de l'audience, Me Julie Rover, avocate défendant les associations opposées au projet, a plaidé pour le retour à l'analyse des impacts environnementaux, en soulignant que les dépassements constatés récemment du périmètre de chantier pourraient influencer la décision de la cour. De plus, la question des emprises illégales, reconnues par le constructeur, pourrait également jouer un rôle important dans la décision à venir.
Les militants, regroupés au sein de la plateforme « La Voie est libre » (LVEL), restent pessimistes quant à l'impartialité du processus, soulignant l'historique du magistrat en charge. Ils espèrent néanmoins que les éléments nouveaux liés au chantier influenceront le verdict.
La justice pénale doit se prononcer sur ces emprises non autorisées en janvier. La gravité des atteintes à l'environnement relevées par le procureur pourrait entraîner une suspension des travaux dans ces zones. En cas de non-confirmation de l'annulation d'autorisation, VEL exhorte la cour à reconsidérer l'impact environnemental généré par ces violations.
Malgré ces revers, le constructeur Atosca prévoit une ouverture de l'autoroute pour l'automne 2026, s'appuyant sur un calendrier établi avec l'État. Ce dernier dossier chronophage, injecté de tensions autour de la justice environnementale, est suivi de près par l'attention publique et médiatique en France.
Alors que la décision cruciale se profile, l'issue de ce litige aura des répercussions sur les projets d'infrastructures futures et le dialogue autour des enjeux environnementaux dans le pays.







