Le parti pro-militaire en Birmanie a proclamé une victoire écrasante après la première phase des élections législatives. Cette annonce survient dans un contexte déjà tendu, où les critiques sur la légitimité de ce scrutin fusent, tant de la part des élites politiques que des observateurs internationaux.
Un haut responsable du Parti de l’union, de la solidarité et du développement a affirmé que son parti avait remporté 82 sièges sur 102 dans les circonscriptions où l’élection a été décomptée, avec un score parfait à Naypyidaw, la capitale. Cependant, ces résultats restent à confirmer par la Commission électorale nationale, qui a tardé à publier des données officielles, ce qui alimente la spéculation.
Cette élection, la première depuis le coup d'État militaire de 2021, est présentée par les autorités comme un retour à la démocratie, mais pour de nombreux analystes, il s'agit davantage d'une manœuvre visant à consolider le régime militaire sous couvert d'un processus démocratique. « Le parti pro-militaire fonctionne comme un relais civil de l’armée », a déclaré un expert, soulignant que de nombreux anciens officiers occupent des postes clés au sein de cette formation politique.
La situation sur le terrain est également préoccupante : de vastes zones du pays, principalement contrôlées par des groupes rebelles, n’ont pas pu participer au vote. La junte a reconnu que près d’un cinquième des circonscriptions n'auraient pas d'élections en raison de l'instabilité persistante, augmentant les tensions au sein de la population, qui se sent de plus en plus désillusionnée. Comme l’a exprimé un jeune citoyen de Rangoun, « même s’ils organisent des élections, cela ne mène à rien de bon. Nous vivons sous une dictature ».
Les deux prochaines phases des élections sont prévues pour janvier 2026, mais des questions demeurent : ces élections peuvent-elles réellement redresser le pays ? Les voix critiques, parmi lesquelles celles de l'ONU et des organismes de défense des droits de l'homme, pointent vers un simulacre de démocratie. Dans cette ambiance politique complexe, il reste à voir si la Birmanie pourra un jour retrouver une stabilité durable, tant recherchée par sa population.







