Strasbourg (AFP) – Dans un collège strasbourgeois, la scène est frappante. Un policier montre une photo d'une main mutilée, privée d'une phalange, et interroge les élèves : "Qu'est-ce qui a pu arriver ?" Les mains se lèvent, plusieurs élèves évoquent immédiatement les dangers liés aux pétards, omniprésents en Alsace lors des célébrations du Nouvel an.
Ce lundi de décembre, l'agent Christophe Christmann s'adresse à des classes de sixième, avec un but précis : sensibiliser les jeunes du Bas-Rhin sur les risques des engins pyrotechniques. Chaque année, la nuit de la Saint-Sylvestre est marquée par une explosion de pétards dans les rues, tant en milieu urbain qu'en milieu rural.
La tradition des pétards est bien ancrée en Alsace, tout comme chez nos voisins allemands, où leur accessibilité augmente l'attrait pour ces artifices. Malgré l'interdiction d'importation en France, de nombreuses interpellations sont effectuées, le préfet du Bas-Rhin ayant signalé un flux croissant d'articles pyrotechniques venus d'Allemagne et de Pologne.
Naël, un élève de 11 ans, confie être passionné par les pétards. Adepte depuis l'âge de six ans, il assure qu'il prend des précautions. Cependant, cette spirale d'enthousiasme inquiète les autorités. Les accidents sont nombreux : l'an dernier, six blessés, dont une fillette de deux ans, ont été signalés en Alsace suite à des incidents liés aux pétards, rappelle le général Gwendal Durand, chef de la gendarmerie du Bas-Rhin.
Les interventions de prévention se sont élargies pour toucher non seulement les classes de 4e mais aussi celles de 6e, car l'utilisation des pétards est déjà observée chez les collégiens. "L'idée est qu'ils réalisent les risques, tant sur le plan physique que légal", insiste Christophe Christmann.
Tia, 12 ans, partage son angoisse face aux bruits des pétards et avoue préférer rester enfermer le 31 décembre. Les témoignages de désastre lors de la présentation l'ont marquée, faisant ressortir que les brûlures ne sont qu'un des nombreux dangers liés à l'utilisation des pétards.
Cette année, les forces de l'ordre ont renouvelé leur approche en s'appuyant sur des jeunes. Vingt lycéens ont collaboré pour créer des affiches et des vidéos ciblant les réseaux sociaux, utilisant un langage familier pour capter l'attention de leurs camarades. "Un pétard explosé, tout peut déraper", peut-on lire sur les sachets de médicaments distribués.
Le 31 décembre, un couvre-feu de 21 heures à 6 heures pour les moins de 16 ans sera appliqué à Strasbourg et six communes limitrophes, une mesure préventive en réponse aux événements passés. Pour en savoir plus sur les dangers des pétards, vous pouvez consulter les campagnes de prévention sur [Vigilance Sécurité](https://www.vigilancesecurite.fr).
Les passionnés de pétards sont nombreux, mais il est crucial de rappeler que ces explosifs peuvent engendrer des blessures graves. Les appels à la prudence comme ceux relayés par les autorités doivent être entendus pour garantir un Nouvel an festif, mais avant tout, sécurisé.







