Une marée d’émotions et de tension s'est abattue sur Liévin lors d'une marche blanche en soutien aux victimes de la communauté catholique traditionaliste de Riaumont, devenue le théâtre de violences et d’accusations graves. Des personnes ayant subi des agressions physiques ou sexuelles au sein de l’ancien village d’enfants de la communauté ont exprimé leur soutien à d’autres victimes, tandis que des partisans de Riaumont s'opposaient férocement à leurs accusations.
La marche, rassemblant une cinquantaine de manifestants ainsi que des élus, s'est conclue devant l'entrée de la communauté, où un groupe d'une quinzaine de soutiens a brandi des pancartes dénonçant les accusations. Les cris d'« menteurs » se sont élevés dans l'air, soulignant la fracture entre les victimes et ceux qui défendent la communauté. Ce climat de tension a été accentué par le contexte judiciaire compliqué, en cours pour viol, violences physiques, et agressions sexuelles, qui entoure Riaumont.
Le parquet de Béthune a récemment demandé que six religieux liés à la communauté soient jugés pour avoir infligé des violences à plusieurs dizaines d’enfants entre 2007 et 2019. En parallèle, des affaires d’agressions sexuelles et de viol continuent de faire l'objet d’enquêtes, révélant les sombres secrets de ce refuge présumé pour les enfants. Des figures de la communauté, comme Michel Poulain, justifient ces violences par une prétendue nécessité de discipline, affirmant que cela a permis à de nombreux enfants de « se redresser ».
Les victimes, comme Pierre Bailloeul, témoignent d'expériences traumatisantes. À 62 ans, il raconte avoir été sévèrement maltraité pendant son séjour à Riaumont, allant jusqu'à porter plainte contre plusieurs encadrants. La députée Violette Spillebout, présente à la marche, exhorte les autorités judiciaires à prêter attention aux souffrances des victimes, appelant à une justice qui n'ignore plus leurs cris de détresse.
Par ailleurs, le diocèse d’Arras a annoncé qu'il prendrait des décisions concernant la situation de la communauté d'ici la fin de l'année, suite à une enquête canonique qui a mis en lumière les dysfonctionnements internes. Les répercussions de cette affaire vont bien au-delà de Riaumont, touchant l'ensemble de la société française, interpellant ainsi les autorités sur la nécessité de protéger les plus vulnérables.







