Une marche blanche en hommage aux victimes de la communauté catholique traditionaliste de Riaumont a connu des moments de tension samedi à Liévin. Ce rassemblement, qui visait à soutenir ceux qui ont dénoncé des violences physiques et sexuelles subies dans l’ancien village d’enfants, a finalement été entaché par des échauffourées.
Les manifestants, qui étaient nombreux à avoir déposé plainte contre des membres de cette communauté, rêvaient de justice. Parmi eux, certaines personnes ayant témoigné de sévices subis dans leur jeunesse à Riaumont ont exprimé leur douleur. Accompagnés d’élus locaux, une cinquantaine de participants ont réclamé la fermeture de cet établissement controversé. Toutefois, à leur arrivée, ils ont été accueillis par une quinzaine de partisans de Riaumont arborant des affiches au message provocateur : « Les coupables ne sont pas ici ». Cette provocation a entraîné des échanges houleux, certains défenseurs de la communauté allant même jusqu’à traiter les victimes de « menteurs ».
Ce rassemblement intervient dans un contexte où le parquet de Béthune a demandé un jugement contre six religieux de Riaumont, accusés de violences sur des enfants entre 2007 et 2019. Deux autres encadrants sont également sous le feu des projecteurs pour des agressions sexuelles. La député Violette Spillebout, présente sur les lieux, a insisté sur la nécessité d’entendre et de soutenir les victimes.
Pierre Bailloeul, 62 ans, a partagé son histoire de souffrances, affirmant avoir été sujet à des abus pendant son séjour à Riaumont. Sa plainte, déposée en avril dernier, vise plusieurs encadrants, dont certains ne sont plus en vie, soulignant ainsi les défis entourant la justice dans de tels cas. D’après des experts juridiques, même si ces faits sont prescrits, il est crucial de donner une voix aux victimes afin d’éclaircir la vérité.
Le diocèse d'Arras, déjà sous le feu des critiques, a promis des décisions à la suite d’une visite canonique effectuée en septembre dernier.
Ce qui s'est passé à Liévin rappelle tragiquement l'importance de la vigilance et de la solidarité face à de telles allégations, tout en soulevant des questions sur la responsabilité des institutions en matière de protection des enfants.







