Mercredi, une opération policière a conduit à l'arrestation d'une vingtaine de personnes à travers la France, soupçonnées d'avoir acquis des poupées sexuelles à caractère pédopornographique via des plateformes comme Shein et AliExpress. Cette vague d'interpellations, allant des villes d'Orléans à Nice, a mis en lumière des découvertes choquantes dans les domiciles des suspects.
Dans un cas particulièrement alarmant en Alsace, un homme de 58 ans a été retrouvé avec plus d'une quinzaine de poupées en latex, dont certaines avaient une apparence enfantine. Le procureur de Mulhouse, Nicolas Heitz, a déclaré que ces poupées étaient déguisées en enfants et avaient été acquises depuis 2017. L'auteur des faits a admis avoir utilisé ces poupées à des fins masturbatoires.
Un autre suspect, âgé de 54 ans, a révélé avoir créé du contenu pédopornographique à l'aide de l'intelligence artificielle. Des supports de stockage informatiques contenant ces créations ont été saisis lors de l'intervention policière. Ces deux hommes, qui n'avaient pas d'antécédents judiciaires, devront répondre de leurs actes devant la justice en février prochain.
Dans le département du Nord à Cambrai, un homme de 27 ans, inconnu des services judiciaires, a fait face à des poursuites malgré l'absence de la poupée commandée. Les enquêteurs ont trouvé des images pédopornographiques créées par IA sur son téléphone. Une autre arrestation a eu lieu pour tentative d'acquisition d'une poupée, illustrant l'ampleur de cette problématique inquiétante.
Lors de perquisitions effectuées à Saint-Etienne-du-Rouvray, un homme de 40 ans, sans antécédents sexuels, a été interpellé après avoir été trouvé en possession de vidéos d'agressions sexuelles sur des adultes et des enfants. Son récit selon lequel il se sentait seul au point d'acheter une poupée soulève des questions sur la santé mentale et le vécu de ces individus.
Une autre interpellation à Gilette a révélé plusieurs poupées à caractère pédopornographique et d'autres objets liés à des pratiques sexuelles déviantes. Une analyse psychiatrique a indiqué que le suspect présentait des tendances fétichistes et pédophiles.
Les opérations ont été menées grâce à un vaste effort de plus de 60 enquêteurs, coordonné par le parquet de Paris et l'Office des mineurs (Ofmin). Selon la commissaire Aurélie Besançon, la diversité des âges des suspects, allant de la vingtaine à des personnes presque âgées de 70 ans, montre que la pédocriminalité ne connaît pas de profil type. L'importance de ces interpellations réside dans la révélation d'un phénomène souvent caché dans notre société.
Ce type d'investigation souligne également un profond besoin de soutien psychologique pour des individus qui, sous le poids de leur solitude ou de leurs déviances, se tournent vers des pratiques dégradantes. Comme l'indique un expert en criminologie, Dr. Jean-Pierre Leclerc, « la stigmatisation et le manque de compréhension peuvent encourager ces comportements alors que le traitement et la prévention sont essentiels ».







