Lors d'une audience qui a secoué le tribunal du Doubs, l'accusation a plaidé pour une peine de réclusion à perpétuité à l'encontre de Frédéric Péchier, un ancien anesthésiste soupçonné d'avoir empoisonné de nombreux patients entre 2008 et 2017. Ce réquisitoire accablant se base sur les décès de douze patients parmi une trentaine d'individus touchés, des âges allant de 4 à 89 ans.
Les avocates générales, Thérèse Brunisso et Christine de Curraize, ont décrit Péchier comme un criminel qui a gravement abusé de sa profession. « Ce n’est pas un médecin que vous jugez, mais un criminel utilisant la médecine pour tuer », ont-elles déclaré, s'appuyant sur des éléments troublants qui ont rendu la défense de l'accusé particulièrement difficile.
Interrogé sur ces accusations, Péchier a répondu de façon distante, affirmant que le jugement appartient à la cour : « C’est leur avis. On verra à la fin. » Ce doute sur sa culpabilité s'est intensifié au cours des débats, avec des avis d'experts psychiatres apportant une complexité supplémentaire à l'affaire. Le Dr Daniel Zagury a noté que si Péchier était reconnu coupable, cela pourrait représenter une première dans plusieurs domaines d'expertise.
La défense, menée par Randall Schwerdorffer, prévoira des arguments détaillés pour contester les accusations, déclarant qu'ils espèrent que la cour entendra leur plaidoyer. « Je n’ai aucun doute que la cour d’assises écoutera cet argumentaire et j'espère qu'il sera entendu », a-t-il affirmé. Le verdict est attendu d'ici le 19 décembre et l'ancien médecin, pour l’instant libre, pourra faire appel de la décision.
Cette affaire, qui suscite un vif intérêt médiatique, rappelle des cas antérieurs de malversations médicales en France. La question du devoir de vigilance au sein des établissements de santé se pose ainsi de manière pressante, tout comme celle des garanties pour protéger les patients dans des situations similaires à l'avenir.
Dans ce contexte, l'affaire Péchier pourrait avoir des répercussions sur le système judiciaire et la confiance du public envers la profession médicale, un sujet déjà évoqué par plusieurs experts dans le domaine. Les débats continueront d'alimenter les discussions dans les médias et au sein des institutions de santé à travers le pays.







