Des millions d'heures d'enseignement sont perdues dans les collèges publics français, avec un taux de 9 % d'heures de cours non assurées durant l'année scolaire 2023-24. Ce phénomène est largement attribué à des absences d'enseignants non remplacées, selon le dernier rapport de la Cour des comptes, relayé par plusieurs médias dont Le Monde.
Bien que ce chiffre marque une légère amélioration par rapport aux années scolaires précédentes (9,5 % en 2021-22 et 11,2 % en 22-23), il reste préoccupant, surtout en comparaison avec les 8 % enregistrés en 2018-2019. La Cour des comptes appelle les autorités à prendre des mesures significatives pour inverser cette tendance, insistant sur la nécessité d'actions résolues.
Les absences des enseignants, causées par des motifs variés tels que la maladie ou les obligations professionnelles, alimentent cette situation. À titre d'exemple, les matières peu attractives comme le français, les mathématiques et l'allemand souffrent particulièrement de ce manque de remplacements. Des facteurs géographiques jouent également un rôle, avec des zones moins bien desservies enregistrant un pourcentage plus élevé d'heures non assurées.
Plus de 10,3 millions d'heures d'enseignement sont ainsi perdues, y compris 1 % à cause de la fermeture d'établissements pour des examens. Dans ce contexte, la mise en place de dispositifs comme le "Pacte enseignant" depuis la rentrée 2023, censé inciter les enseignants à prendre des missions supplémentaires, n’a pas permis de réduire de manière significative le temps d’enseignement perdu.
Cette situation met en exergue les absences institutionnelles, qui constituent une part importante de l'absentéisme. La Cour note que ces absences, souvent pour formation, représentent 36 % des absences de courte durée des enseignants. Pour remédier à cette crise, elle recommande de renforcer la prévention en matière de santé et de mieux gérer les raisons institutionnelles des absences.
Les experts en éducation appellent à reconsidérer les stratégies de remplacement et à renforcer l’attractivité des zones scolaires difficiles. Des solutions telles que la promotion de la bivalence (capacité d'enseigner plusieurs matières) et des mesures spécifiques dès la rentrée 2026 sont nécessaires pour compenser les manques dans certaines zones. Comme l'a souligné France info, sans actions rapides et ciblées, l'avenir éducatif de nombreux élèves risque d'être compromis.







