Face à la montée alarmante de l'usage détourné du protoxyde d’azote, la préfecture de la Drôme renforce ses restrictions.
La préfecture de la Drôme a récemment annoncé des mesures strictes pour lutter contre l'usage croissant du protoxyde d'azote, notamment parmi la jeunesse. À partir de maintenant, sa vente est prohibée dans les débits de boissons et de tabac. De plus, sa détention, son transport et sa consommation dans les lieux publics sont totalement interdits.
Dans le but de protéger les mineurs, la préfecture insiste sur l'interdiction absolue de vendre ou d'offrir du protoxyde d’azote à toute personne mineure, indépendamment du conditionnement. Les personnes incitant des mineurs à consommer ce gaz risquent une amende allant jusqu'à 15.000 euros.
Aussi, sur l’ensemble des espaces publics du département, le fait de détenir, transporter ou consommer du protoxyde d’azote est désormais prohibé. Les forces de l'ordre rappellent par ailleurs que le dépôt et l'abandon de cartouches de ce gaz sur la voie publique constituent également une infraction.
Un jeune sur dix a déjà consommé du protoxyde d’azote
Le protoxyde d’azote, souvent désigné comme un "gaz hilarant" et utilisé dans les cartouches de siphon à chantilly, est devenu un véritable fléau. Selon une étude Ipsos réalisée pour Vinci Autoroutes, 10 % des jeunes de moins de 35 ans déclarent avoir déjà consommé ce gaz lors de soirées. De plus, 6 % avouent l'avoir fait en conduisant.
Les conséquences de ces pratiques ne sont pas négligeables. Récemment, une tragédie a frappé le Gard où trois jeunes âgés de 14, 15 et 19 ans ont perdu la vie dans un accident de la route après avoir laissé des cartouches de protoxyde d'azote dans leur véhicule. Dans un autre incident à Lille, un jeune homme de 19 ans est décédé après avoir été percuté par un automobiliste ayant consommé ce gaz lors d’une course-poursuite avec la police, selon des rapports de France Bleu.
Les experts s'accordent à dire que ces substances peuvent causer des comportements imprévisibles et dangereux, tant sur la route qu'en dehors. "Le protoxyde d'azote peut altérer le jugement et diminuer les réflexes, mais sa consommation dans un contexte festif semble de plus en plus banaliser", souligne Dr. Marc Renault, un addictologue interviewé par Le Monde.







