L'interdiction des réseaux sociaux aux mineurs : une solution efficace ou une impasse?

Quelle est l'efficacité de l'interdiction des réseaux sociaux pour les mineurs?
L'interdiction des réseaux sociaux aux mineurs : une solution efficace ou une impasse?
Interdiction des réseaux sociaux aux mineurs : "Il faudrait plutôt frapper du côté de l'algorithme et des plateformes plutôt que stigmatiser l'usage des jeunes", pointe François Saltiel, producteur à France Culture

François Saltiel, producteur à France Culture et coauteur du livre Faire la paix avec nos écrans, revient sur la récente décision australienne d'interdire l'accès aux réseaux sociaux aux jeunes de moins de 16 ans. Dans un entretien accordé à France Culture, il exprime ses doutes quant à l'efficacité d'une telle mesure, la qualifiant d'« aveu d'impuissance » face à l'omniprésence des algorithmes et leur influence sur les jeunes utilisateurs.

Alors que les parents s'inquiètent de l'impact des réseaux sociaux sur le bien-être de leurs enfants, Saltiel souligne que cette interdiction peut rassurer certains, mais il considère qu'elle ne s'attaque pas à la source du problème. « C'est un moyen de créer une norme qui souligne que, au-delà de l'épanouissement social qu'ils peuvent apporter, ces plateformes peuvent également être néfastes », explique-t-il.

En Australie, cette initiative fait suite à des études montrant que 86 % des 10-15 ans étaient déjà actifs sur ces réseaux, et que nombreux parmi eux ont été exposés à des contenus nuisibles. Saltiel, citant les résultats de cette étude, mentionne que l'algorithme joue un rôle déterminant dans ce phénomène, enfermant les jeunes dans des bulles de contenu potentiellement dangereux. « Il serait plus judicieux de s'attaquer à ces algorithmes que de stigmatiser l'utilisation des jeunes », insiste-t-il.

Des experts en psychologie et en éducation s'accordent sur le fait que, bien qu'il existe des dangers liés à l'utilisation des réseaux, ceux-ci sont également des espaces essentiels pour la sociabilité des jeunes. En effet, ces plateformes permettent de construire des relations significatives à une époque où les interactions sociales sont cruciales pour leur développement.

Cette polémique s'inscrit dans un contexte plus large, où la France réfléchit également à des régulations similaires. Des intervenants comme Charlotte Dubreuil, experte en thérapie numérique, ajoutent que des approches éducatives sur l'usage responsable des réseaux sociaux pourraient être des alternatives plus efficaces à l'interdiction directe.

En résumé, l'interdiction des réseaux sociaux aux mineurs en Australie soulève des questions importantes. Est-elle véritablement la solution qui protégera nos enfants, ou pourrait-elle simplement masquer des solutions plus durables liées à l'éducation numérique et à la régulation des plateformes? Le débat est ouvert.

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