Ce jeudi 11 décembre, le tribunal de Nanterre rendra un jugement crucial concernant l’avenir de Brandt, une entreprise emblématique du secteur de l’électroménager en France, qui fête bientôt son centenaire. En proie à d'importantes difficultés financières, la société est sous le régime du redressement judiciaire depuis octobre dernier. Si le contexte économique amplifie la tension, la chute potentielle d’un fleuron du « Made in France » excite l’inquiétude parmi ses 700 employés.
Le sort de la marque Brandt, ainsi que de ses marques sœurs Vedette, Sauter et De Dietrich, repose désormais sur les décisions de la justice. Parmi les propositions de reprise, le projet le plus prometteur est celui de Scop, une initiative coopérative portée par des salariés et soutenue par le groupe Revive, qui pourrait préserver 300 emplois selon les déclarations du ministre délégué à l'Industrie, Sébastien Martin.
Cette reprise serait considérée comme une bouée de sauvetage pour le « savoir-faire français », nécessaire à la survie de ses deux usines situées près d'Orléans et à Vendôme. Des experts soulignent que le modèle de reprise adopté par la verrerie Duralex en juillet 2024 pourrait servir de référence. Toutefois, une somme comprise entre 20 et 25 millions d'euros serait requise pour relancer efficacement Brandt.
Un élan de solidarité émerge de plusieurs collectivités territoriales, avec la région Île-de-France promettant une aide d’un million d’euros, conditionnée au maintien de son siège à Rueil-Malmaison. La région Centre-Val de Loire et la métropole d’Orléans ont également engagé leurs ressources, augmentant ainsi le total des engagements publics à près de 20 millions d'euros pour le soutien de la reprise. Selon François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, cet effort est « assez remarquable » face à l’enjeu de préserver des centaines d'emplois.
Brandt, qui fait partie du groupe algérien Cevital depuis 2014, a produit un chiffre d'affaires de 260 millions d'euros. Toutefois, l’entreprise subit les répercussions d’une crise persistante dans le secteur de l’électroménager, accentuée par la dégradation du marché immobilier. En 2023, ce secteur avait déjà enregistré une baisse significative de 3,9 % de ses ventes, ajoutant des défis supplémentaires pour l'avenir de Brandt.
Dans une époque où la performance économique est scrutée, la situation de Brandt sert d'exemple emblématique des défis que rencontrent de nombreuses entreprises françaises aujourd'hui.







