Le fait religieux au travail suscite parfois des tensions délicates. Récemment, plusieurs cas ont mis en évidence ces enjeux : un licenciement pour prosélytisme en France, un autre pour dé-baptisation en Allemagne, et une étude sur la conversion à l’islam en lien avec le job crafting en France. Quel chemin peuvent emprunter les managers face à ces défis?
Lorsque les incidents liés à la religion se produisent, leur impact varie. Pour les managers, la prudence et l'anticipation sont cruciales. Ces différents exemples illustrent les nouvelles réalités managériales qui émergent constamment dans nos sociétés diversifiées.
En France, l'affaire d'une employée d'une association de protection de l'enfance a fait débat. Licenciée pour avoir suggéré la prière à une jeune patiente en dehors de son temps de travail, la Cour de cassation a déclaré que ce licenciement était discriminatoire. « Les agissements de cette salariée relèvent de sa vie personnelle et n’ont pas eu lieu en service », a expliqué un avocate spécialiste en droit du travail. Ce cas pose la question de la ligne à ne pas franchir entre vie professionnelle et croyances personnelles.
En revanche, en Allemagne, un licentiate en raison d’un retrait de l’Église catholique soulève d'autres questions. Dans un contexte où les organisations religieuses ont des règles internes strictes, la Cour de justice de l'Union européenne a rappelé que le licenciement pour ce motif pourrait constituer une discrimination. Selon des chercheurs en droit du travail, cela montre à quel point les valeurs d'une organisation doivent être clarifiées et adaptées aux changements des employés.
La complexité augmente encore lorsqu’on examine les conversions religieuses sur le lieu de travail. Des études montrent que cette évolution peut entraîner des ajustements professionnels, communément appelés job crafting. « Ce processus permet aux salariés d'adapter leur travail à leur identité spirituelle », souligne un expert en sociologie du travail. Par exemple, en France, un salarié du secteur bancaire qui a récemment embrassé l’islam a cherché à modifier ses fonctions afin d’éviter des tâches qui pourraient entrer en conflit avec ses nouvelles croyances.
Pour les entreprises, le succès du job crafting dépend largement de la flexibilité organisationnelle et du soutien dont les salariés peuvent bénéficier. Une absence de ces éléments peut mener à des tensions, voire à des départs. La question posée ici est : jusqu'où les entreprises doivent-elles aller pour accueillir les diversités spirituelles de leurs employés?
Ces situations montrent les nuances et la complexité croissante de l’interaction entre religion et travail. Dans un monde de plus en plus connecté, il est donc essentiel que les managers soient formés et équipés pour naviguer dans ces chantiers délicats.







