Alors que le rythme de révision des taux des livrets réglementés s'effectue tous les six mois, le taux du livret A, le plus populaire en France, pourrait être soumis à une nouvelle baisse dès janvier 2026. Cette évolution est principalement attribuée à un ralentissement de l'inflation, qui a été mesurée à seulement 0,9 % en novembre, provoquant des inquiétudes parmi les épargnants.
Actuellement, le gouvernement a la possibilité d'intervenir pour contrer cette tendance, surtout à l'approche des élections municipales, où une telle décision pourrait agir comme un frein à l'impopularité d'une baisse du taux.
Selon la formule de calcul en vigueur, qui intègre l'évolution des prix sur six mois et un taux d'intérêt interbancaire influencé par la politique monétaire européenne, le taux pourrait passer à 1,4 % dès février. Eric Dor, économiste à l'IESEG School of Management, évoque ainsi une fourchette potentielle de 1,3 % à 1,5 %. Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, corrobore cette analyse en soulignant que les épargnants retirent plus d'argent qu'ils n'en déposent, un phénomène qui s'est intensifié en octobre avec 3,81 milliards d'euros de retraits.
La relance de la consommation en question
Les ambitions du gouvernement d'inciter à la consommation pourraient jouer un rôle déterminant dans la décision finale. Comme l'indique Philippe Crevel, la proximité des élections pourrait amener le gouvernement à envisager des dérogations. L'économiste souligne également que le gel récent du taux du livret A à 3 % a permis de soutenir l'épargne, offrant ainsi une marge de manœuvre pour éviter une nouvelle chute.
En parallèle, le Conseil des prélèvements obligatoires a récemment suggéré de réformer la fiscalité des livrets d'épargne en modifiant leurs plafonds, recommandation qui a suscité la résistance du ministre de l'Économie, Roland Lescure. Il a affirmé que le gouvernement ne prévoyait pas d'apporter de modifications au fonctionnement du livret A, un produit essentiel au financement du logement social en France.
Face à cette incertitude économique, il est crucial pour les Français de rester informés et de prendre des décisions éclairées concernant leur épargne. Les choix du gouvernement lors de cette période charnière détermineront le paysage économique de demain.







