La chirurgie esthétique connaît un véritable essor, notamment parmi les jeunes. Appelée désormais ‘génération bistouri’, cette tendance voit une part croissante de patients de moins de 35 ans. Quelles sont les raisons de cet engouement ?
À seulement 22 ans, Eva franchit le seuil d'une clinique esthétique, prête à corriger ses premiers signes de vieillissement. "On me dit souvent que je fais plus vieux que mon âge, et ça devient un complexe pour moi", avoue-t-elle. Elle projette alors d'atténuer ses rides du front et entre les sourcils grâce à des injections de botox et d'acide hyaluronique, un acte qui lui coûtera 350 euros.
Selon le Dr. Muriel Tordjmann, spécialiste en médecine esthétique, "Aujourd’hui, les jeunes accordent une grande importance à leur apparence, en partie grâce à l’influence des réseaux sociaux". En effet, les selfies et les plateformes comme Instagram ont pavé la voie à une nouvelle culture de l'esthétisme, où l’apparence est scrutée en détail.
Les 18-35 ans en tête des opérations esthétiques
Une étude récente a révélé que, sur les deux dernières années, près d’un tiers des procédures esthétiques ont été réalisées chez des patients de moins de 35 ans. Cette tranche d’âge, aujourd'hui plus préoccupée par la préservation de leur jeunesse, tranche fortement avec celle des seniors, souvent plus réticents à ces interventions.
Dans cet environnement, des marques de beauté et des témoignages d’influenceurs affluent sur les réseaux sociaux, normalisant et rendant glamour ces actes de chirurgie esthétique. "C'est plus un standard qu'une exception aujourd'hui", conclut le Dr. Tordjmann.
Après dix jours, Eva admire le résultat de ses injections : "C'est impressionnant. Mon front est tout lisse, et je me sens plus confiante", partage-t-elle devant le miroir. Son histoire n'est cependant pas unique. De nombreux jeunes cherchent à se sentir mieux dans leur peau, mais cette quête de perfection peut parfois masquer des difficultés psychologiques profondes.
Les risques liés à une tendance croissante
Des experts, comme le psychologue Mickaël Stora, s'inquiètent de cette dépendance potentielle à la chirurgie esthétique : "Cela peut devenir un mécanisme d'évasion pour ceux qui luttent contre des problèmes plus profonds tels que l'anxiété ou la dépression". Avec un marché de la médecine esthétique en France estimé à près de 7 milliards d’euros, la croissance continue d’attirer les jeunes de manière alarmante.
Avec une mentalité de perfection souvent alimentée par la culture numérique, il semble que la quête d'une beauté idéale soit désormais imprimée dans l'esprit de la jeunesse contemporaine.







