Une étude récente menée par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) révèle des chiffres inquiétants concernant le marché des stupéfiants en France. Entre 2010 et 2023, le chiffre d’affaires de ce secteur a connu un bond impressionnant, atteignant 6,8 milliards d’euros.
Ce rapport indique que la cocaïne est désormais la drogue illicite la plus consommée dans l’Hexagone, détrônant le cannabis. En effet, la valeur du marché de la cocaïne a explosé, offrant une croissance de 244 %, dépassant ainsi les 3,1 milliards d’euros, tandis que le cannabis se limite à 2,7 milliards d’euros.
« Ce phénomène est symptomatique d’une véritable mutation des comportements de consommation », souligne Christian Ben Lakhdar, coauteur de l’étude. Selon Le Monde, cette expansion constante de la cocaïne est attribuée à une disponibilité accrue et à une diversification des méthodes de vente, notamment en réponse à une demande croissante en Europe, après la saturation du marché américain.
Le marché des amphétamines, tout comme celui de l'ecstasy-MDMA, connaît également une envolée vertigineuse, avec des augmentations respectives de 470 % et 637 % en treize ans. Ces produits de synthèse attirent de plus en plus d’usagers, notamment dans des milieux jeunes et festifs.
En revanche, la consommation de cannabis semble stagner, avec une légère baisse observée chez les plus jeunes. Cette situation pourrait indiquer un changement dans les préférences des consommateurs, qui se tournent vers des drogues offrant plus d’effets immédiats et spectaculaires.
Ce bouleversement est également observé du côté des produits dérivés tels que le crack, dont le marché a crû de 44 % en six ans, malgré la baisse d'intérêt pour l'héroïne. Ce panorama inquiétant appelle à une réflexion sur les politiques de prévention et de traitement de la toxicomanie en France. Les experts s'accordent à dire qu'une stratégie globale est essentielle pour répondre à ces évolutions.
« L'augmentation des dépenses des usagers a des implications sociales et sanitaires dont nous ne pouvons faire abstraction », conclut Sophie Massin, également coauteur de l'étude. Les chiffres alarmants de l’OFDT appellent à une mobilisation des acteurs publics et privés pour contrer cette tendance.







